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Emanuela Del Re : “Le mot clé est la gouvernance”

La représentante spéciale de l’UE pour le Sahel réitère dans une interview à la DW la détermination des Européens à coopérer avec les pays de la région.

La France a annoncé vendredi dernier (01.07), la fin de la task force européenne Takubaau Mali. Cette annonce est intervenue après leretrait des militaires français de l’opération Barkhane, conséquence des tensions diplomatiques entre Paris et Bamako.

“La réorganisation du dispositif militaire français au Sahel (…) a conduit à la fin des opérations de Takuba au Mali à compter du 30 juin”, a déclaré le général Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major français.

Barkhane et Takuba témoignent de ce que “les Européens sont capables d’accomplir ensemble dans des environnements sécuritaires complexes”, a-t-il ajouté, tout en  louant “les leçons” de cette expérience opérationnelle.

Une dizaine de pays participent à la force Takuba composée de 800 à 900 soldats d’élite. Leur mission : aider les forces maliennes à gagner en autonomie et leur permettre de reprendre pied dans les territoires délaissés par l’Etat, face aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique (EI).

Cette annonce est intervenue après le retrait des militaires français de l’opération Barkhane, conséquence des tensions diplomatiques entre Paris et Bamako. En dépit de ces désengagements militaires sur le territoire malien, l’Union européenne va poursuivre sa coopération avec les pays du Sahel, promet Emanuela Claudia Del Re, la nouvelle représentante spéciale de l’Union européenne pour le Sahel.

 

Voici un extrait de l’interview qu’elle a accordée à la DW :

Claudia Del Re : l’Union européenne a défini l’année passée la nouvelle stratégie pour le Sahel et dans cette stratégie certainement, le mot clé est la gouvernance, parce que sans la gouvernance, sans un Etat fort, sans la possibilité pour toutes les communautés d’avoir un rôle dans la société et surtout d’avoir accès aux services de base pour la promotion et la réalisation de l’individu, on ne peut pas voir les sociétés vraiment progresser dans une ambition durable.

DW : La France a officialisé le retrait de la force militaire Barkhane du Mali. Paris a également annoncé ce vendredi 1ᵉʳ juillet 2022 la fin de la Task Force Takuba, la force européenne déployée au Mali. Est-ce que vous êtes déçue ?

Je pense que certaines décisions qui ont été prises l’ont été dans une vision rationnelle. Certainement, il y a toujours l’opportunité dans le futur, j’espère, de changer les choses parce qu’il y a une grande pression sur le Mali de la part de la Cédéao, mais aussi les autres acteurs régionaux et par exemple les autres pays du G5, parce que le Mali est central dans toutes les dynamiques de la région. C’est vraiment important d’avoir une ouverture vers une solution.
J’ai toujours promu la formule “fermeté sans fermeture” qui veut dire qu’on doit être vraiment ferme sur des principes fondamentaux, comme par exemple la question de Wagner. Mais aussi l’ouverture doit être préservée parce que, certainement, les dynamiques régionales sont toutes interconnectées, interdépendantes. Et c’est impossible de penser à un Sahel sans le Mali.

L’une des raisons de la brouille entre la France, l’Union européenne et le Mali, c’est la présence supposée ou réelle des mercenaires russes de Wagner. Est-ce que vous en avez parlé avec les autorités militaires de la transition malienne ?

Je me souviens que déjà, quand j’ai vu le président Goïta, l’année passée au Mali, j’avais déjà dit que la présence de mercenaires était une ligne rouge vraiment sérieuse pour l’Union européenne. Nous sommes aussi préoccupés pour la population parce que les mercenaires de Wagner sont déjà présents. Par exemple, en République centrafricaine, on a l’expérience de leurs actions qui sont des violations des droits humains, des actions sans contrôle.

Il n’y a pas que le Mali qui est en transition. La Guinée, le Burkina Faso sont également dans une phase transitoire. Quel regard portez-vous sur la transition au Burkina Faso ?

La situation au Burkina Faso est différente. Le président m’avait dit clairement qu’il veut continuer à avoir l’Union européenne comme partenaire prioritaire parce que l’Union européenne est le partenaire le plus important dans le Sahel. Nous sommes le partenaire le plus fidèle, le partenaire le plus fiable aussi, et certainement, comme je le dis toujours, nous sommes le partenaire naturel du Sahel. Pour le moment, la question la plus grave reste surtout la question du Mali. Mais nous sommes toujours engagés avec le Burkina Faso pour l’aide humanitaire. Ça fait toujours quelque chose qu’on va faire.

Source: DW

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