Co-élu en qualité de président, avec son homologue de Séoul, Park Won-Soon en octobre 2018, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré était devant les élus urbains et ruraux dans le cadre d’une session extraordinaire du conseil de district, afin de faire le point de la 8ème édition du Sommet AFRICITES tenue à Marrakech du 20 au 24 novembre (date à partir de laquelle, il a pris fonction). C’était dans la salle de réunion de la mairie du district de Bamako.
Rappelons que c’est à la faveur du 4ème Forum Mondial de l’Economie social et solidaire tenu à Bilbao (Espagne) en octobre 2018 que le maire du district de Bamako, Adama Sangaré et son homologue de Séoul, Park Won-soon (Corée du Sud) ont été nommés présidents du GSEF. A ce titre, ils ont pris fonction officiellement à l’occasion de la 8ème Edition du Sommet AFRICITES tenu du 20 au 24 novembre passé à Marrakech.
Lors de son discours à l’occasion de l’ouverture de cette session extraordinaire, le maire Sangaré a tenu tout d’abord à présenter le GSEF (Global Social Economy Forum). Qui est, selon lui, une organisation internationale réunissant des gouvernements locaux et des acteurs de la société civile voués à soutenir l’essor de l’économie sociale et solidaire (ESS). Il a pour objectif, dit-il, de promouvoir la collaboration entre les organisations de l’économie sociale et solidaire et les gouvernements locaux afin de favoriser la création d’emplois de qualité, la croissance équitable, le progrès de la démocratie participative et le développement durable.
Parlant du contexte de leur engagement en faveur de l’Economie Sociale et solidaire, il dira que 56,4% de la population urbaine du Mali résident à Bamako. « Les salariés ne représentent que 12,5% de la population active, les 88,5% exercent dans les secteurs relevant du domaine de l’Economie sociale et Solidaire » a-t-il précisé.
Cependant, il a noté, que ce secteur dit, informel joue un très grand rôle dans le développement économique et social de la ville. De même, il a affirmé que ce secteur fait vivre 8 sur 10 ménages dans le district de Bamako.
Pour Adama Sangaré, il est question dans les objectifs de la politique nationale de faire travailler à la mutation du secteur de l’économie sociale et solidaire vers le formel, à la fois pour bien prendre en compte son poids dans l’économie nationale, mais aussi pour le faire bénéficier des droits tels que la protection sociale et l’accès aux marchés publics, sans perdre son visage ‘’humain’’.
« Un Centre national d’appui à la promotion de l’ESS (CNAPESS) a été créé par le Ministère du Développement Social et de l’Action Humanitaire en 2017, pour, entre autres, accompagner ces mutations stratégiques » a-t-il déclaré, tout en précisant que cette initiative a aussi bénéficié de l’apport de la coopération Canadienne et du CECI.
Après avoir cité les différents acteurs de l’économie sociale et solidaire et leur importance dans la mobilisation des ressources financières, le maire du district de Bamako a soutenu qu’il est inscrit dans la loi fondamentale malienne que la protection sociale est un droit pour tout citoyen malien et que le code des collectivités confère aux collectivité la mission du développement économique de leur territoire.
Selon lui, la mairie du district de Bamako conformément à ces dispositions légales, a accompagné des coopératives, des associations professionnelles et groupements d’intérêt économique à travers des formations et le soutien logistique aux acteurs de l’ESS. En guise de résultat de ces activités menées par la mairie, il a soutenu le financement de 206 projets pour un cout total de 633 081 549 FCFA et 4 057 acteurs formés dont 2 346 femmes. « Nous avons développé ce reflex avant notre adhésion au GSREF » a-t-il précisé.
Evoquant la nécessité de s’inspirer du cas de gestion d’autres villes pour que Bamako soit une ville moderne qui respecte les règles du vivre ensemble, il dira que la dynamique de coopération enclenchée entre la ville de Bamako, le RENAPESS et le GSEF va se concrétiser à travers, la réalisation d’une étude de cas sur le potentiel de l’économie sociale et solidaire, l’établissement d’une relation de coopération entre Bamako et Séoul, la tenue d’une rencontre sous régionale à Bamako et la création d’un réseau malien des élus locaux pour la promotion de l’ESS.
Par Mariam SISSOKO
Source: Le Sursaut