La division tant attendue avec plusieurs candidatures et sur laquelle allait certainement surfer le président sortant du Conseil malien des chargeurs (CMC) Ousmane Babalaye Daou, n’a finalement pas eu lieu. En lieu et place, c’est un grand front unitaire amené par Bourama Mounkoro allié à Bakissima Sylla qui veut mettre fin au règne de Babalaye, à la tête du CMC depuis 17 ans.
Depuis des mois, quatre candidats étaient annoncés et chacun, en ce qui le concerne, manœuvrait pour s’attirer la sympathie des chargeurs afin de pouvoir déposer la meilleure liste possible puisque c’est un scrutin de listes. Il s’agissait de Bourama Mounkoro, Bakissima Sylla et Souleymane Baba Traoré, pour faire face au président sortant, Ousmane Babalaye Daou.
Jusqu’aux dernières heures des inscriptions pour la constitution du fichier électoral en même temps que l’enregistrement des candidatures, on y croyait quand, subitement, une forte délégation des plus représentatives des importateurs, exportateurs et transitaires (les plus grosses pointures) arrivent et envahissent quasiment la salle pour accompagner Bakary Issa Keïta, le directeur de campagne de Mounkoro, venu déposer leurs listes de candidatures.
Fait inédit, les hommes et femmes du camp de Bakissima Sylla sont dans le groupe. Renseignements pris, c’est l’union sacrée qui a été scellée entre les deux camps : ceux de Bourama Mounkoro et Bakissima Sylla. Ils ont d’ailleurs fait une liste unitaire de candidature avec comme tête de liste Bourama Mounkoro. Tandis que Souleymane Baba Traoré, quant à lui, n’a pas déposé sa candidature. C’est une alliance qui pèse lourd, très lourd sur la balance et selon les statistiques dont disposent les stratèges de cette alliance, notamment en termes de votants inscrits par eux-mêmes sur le fichier électoral, les listes Mounkoro-Bakissima devraient passer sans difficulté.
Rappelons que le scrutin est prévu pour le 30 octobre et l’heure est aux réclamations relatives au fichier électoral et aux listes de candidature. Le gouvernement, de son côté, essaie de donner des gages de transparence, notamment en prenant la mesure de sauvegarde consistant à mettre fin à la responsabilité de gestion du CMC par Babalaye, pour donner une égalité de chance aux candidats. Mais si le Gouvernement veut mieux réussir le premier test électoral de la Transition, il y a une nécessité de veiller sur la fiabilité du fichier électoral qui, à première vue, donne une impression d’être particulièrement gonflé puisque même au niveau des impôts et de la douane on s’étonne de voir autant d’importateurs, d’exportateurs et de transitaires au Mali. Surtout dans des filières d’activités comme la pharmacie, la boulangerie, l’importation de véhicules et autres. Il y a donc lieu d’une vérification minutieuse pour dénicher les fausses inscriptions et éventuellement traduire les concernés devant les tribunaux pour faux et usage de faux. Ce qui serait un très bon signal de la part de la Transition en ce qui concerne la rigueur dans l’organisation d’élections sincères et transparentes au Mali.
Amadou Bamba NIANG
Source : Aujourd’hui-Mali