Elle était attendue, la décision du Chérif de Nioro. Elle est tombée le 6 juillet, tout juste après la prière du vendredi. Le Chérif de Nioro a décidé de demander à l’ensemble de ses fidèles de voter pour le Candidat Aliou Boubacar Diallo, de l’ADP-Maliba.
Le Chérif de Nioro du Sahel et se fidèles, qui constituent probablement une forte fraction des électeurs maliens, étaient courtisés par plusieurs candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018.
Il n’ya aucun doute, nombreux sont les candidats qui espéraient bénéficier de son onction pour l’ascension vers Koulouba, où se trouve le fauteuil présidentiel malien. Mais, le verdict est tombé comme un couperet. Et, sans doute, sa décision a fait de nombreux malheureux. Mais, un candidat devait être aux anges à l’annonce du choix du Cherif : Aliou Boubacar Diallo.
En effet, parmi les 24 candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain, c’est ce dernier qui a été choisi par le Chérif de Nioro. Et, il n’y a aucun doute, il est parti pour être le candidat d’une bonne partie des musulmans du maliens, fidèles ou non fidèles du Cherif de Niono.
La décision du Chérif de Nioro du Sahel va surement bouleverser les plans du candidat Cheick Modibo Diarra qui espérait sur ce soutien, qui malheureusement n’est pas arrivé. On sait aussi que le candidat Soumaîla Cissé avait fait le déplacement de Nioro du Sahel à la veille de sa déclaration de candidature pour avoir la bénédiction du leader religieux.
Assane Koné
Qui est Aliou Boubacar Diallo, le candidat choisi par le Chérif de Nioro ?
Selon Wikipedia, Aliou Boubacar Diallo, né le 18 novembre 1959 à Kayes, est un homme d’affaires et homme politique malien. Il est le président-directeur général de Wassoul’or, première tentative d’exploration et d’exploitation d’une mine d’or industrielle au Mali à capitaux essentiellement nationaux 1et de « Petroma Inc Canada », société canadienne spécialisée dans la recherche du pétrole et du gaz au Mali.
Fils de cheminot, Aliou Diallo bénéficie après obtention de son baccalauréat passé au lycée technique de Bamako, d’une bourse qui lui permet d’étudier à la Faculté des sciences économiques, juridiques et politiques de Tunis (D.E.U.G Option économie, 1979 à 1981) puis à l’Université de Picardie en France et d’obtenir une licence et une maitrise en économie et gestion financière (1982-1983)2.
Depuis 2002, Aliou Boubacar Diallo est le président-directeur général de Wassoul’or3, première tentative d’ouverture d’une mine d’or industrielle au Mali à capitaux d’abord essentiellement nationaux 1puis largement financés par le Mansa Moussa Gold Fund (minimum de 70 M€) et par l’introduction en Bourse Allemande de Pearl Gold (levée de 200 M€). La société d’exploitation et de production de ressources minières de Kodiéran, propriété de Wassoul’or, se trouve dans la localité de Faboula (Région de Sikasso) au Mali. Bien que le Mali soit le troisième producteur d’or du continent africain, après l’Afrique du Sud et le Ghana, Aliou Boubacar Diallo a été le premier Malien à ouvrir en février 2012, une usine de production4.
Depuis 2006, Aliou Diallo est également le président de Petroma Inc depuis 2006, la première société canadienne spécialisée dans la recherche du pétrole et du gaz au Mali. À la suite de l’attribution de deux blocs de forage au nord de Bamako par l’AUREP des travaux de recherche et d’exploration ont été entrepris5,6. La découverte de shallow gaz composé de méthane et d’hélium, interprétée comme attestant de fortes potentialités en hydrocarbures sur ce bloc 257, a permis de concentrer les travaux de recherche sur ce même bloc. Après plusieurs campagnes de magnétisme, de résistivité et de sismique réflexion à haute résolution sur la zone du shallow gaz, une campagne de forage a été programmée sur les blocs 25 et 17 par la filiale malienne de Petroma Inc, Petroma SA MALI. Les essais de production d’électricité avec le gaz découvert ont débuté8.
Aliou Diallo est membre et vice-président de son conseil de surveillance de Pearl Gold, une société allemande d’investissement dans les mines d’or cotée à la Bourse de Frankfurt. Elle détient 25 % de la mine Wassoul’or9
En 2012, alors que la moitié nord du Mali est occupée par des groupes armés affiliés à Al Qaida et qu’une offensive menace Bamako, Aliou Boubacar Diallo lance la Fondation Maliba (ce qui veut dire Grand Mali en bambara) pour venir en aide aux populations des zones occupées par les djihadistes10. Aliou Boubacar Diallo définit la fondation Maliba comme un « cordon ombilical » pour démontrer la solidarité du Mali aux populations des zones affectées par la guerre. La Fondation Maliba a notamment organisé des convois humanitaires à destination de Tombouctou, alors occupée par les groupes djihadistes, et effectué des dons en médicaments et matériel médical pour les soldats maliens blessés lors d’affrontements dans le nord du Mali (survivants de la bataille d’Aguel’hoc).
En janvier 2013, il crée l’Alliance Démocratique pour la Paix – Maliba (ADP-Maliba)11, un parti politique qui se donne pour mission de « renouveler la politique » malienne par « la construction d’un Mali démocratique et prospère par l’économie sociale de marché, ce qui signifie que l’Etat garantit la liberté des activités économiques tout en créant un équilibre social. »12 ADP-Maliba est la troisième force politique parlementaire avec huit députés élus à l’Assemblée nationale.
Aliou Boubacar Diallo annonce le 11 mars 2018, à Nioro du Sahel, qu’il se présente à l’élection présidentielle qui doit se tenir en juillet 2018 sous les couleurs de son parti, ADP-Maliba13. Soutenu par le Chérif de Nioro et d’autres dignitaires musulmans14, il souhaite incarner « le retour de la parole crédible du Mali », confronté depuis 2012 à un conflit armé face auquel l’Etat malien est demeuré impuissant.
Le 17 mai 2012, Aliou Diallo s’est adressé aux groupes armés du Nord, notamment aux Ansar Dine et MNLA, aux membres du gouvernement malien de transition ainsi qu’aux représentants du CNRDRE, à travers les réseaux sociaux et médias maliens, en lançant un appel pour la paix au Mali. Dans l’actuel contexte de crise, Aliou Diallo propose des solutions économiques notamment un partage équitable des parts des exploitations minières sur l’ensemble des régions du Mali et invite les protagonistes à se réunir à Genève. Cette initiative est appuyée par la population malienne et la diaspora grâce à la signature d’une pétition de soutien en ligne15.
À l’occasion des cinquante ans d’indépendance du Mali, le 22 septembre 2012, Aliou Diallo a conçu la pièce d’or commémorative de 24 carats Mansa Moussa16.
Source: Koulouba.com