A moins de deux mois de la tenue du scrutin présidentiel du 29 juillet prochain, les plaisantins doivent arrêter de nous distraire.
Sur les 8 000 462 électeurs recensés, répartis entre 23 041 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national, seulement 3 969 000 cartes d’électeurs ont été réquisitionnées. Ce premier lot de cartes est destiné aux régions de Kayes, Mopti, celles du nord et aux Maliens de l’extérieur. Aux dires du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, le second lot de cartes devra arriver le 12 juin prochain.
De même, la date du 20 juin a été choisie pour le démarrage de la distribution desdites cartes. Malgré toutes ces difficultés organisationnelles, la société civile, la classe politique, l’opposition comme la majorité sont en train de manifester pour une élection transparente, fiable et crédible. Comment peut-on parler d’une élection transparente dans un pays en conflit dont le 1/3 échappe au contrôle des autorités ? Comment peut-on parler d’une élection fiable dans un pays où les candidats ne peuvent même pas battre campagne sur l’ensemble du territoire national ? Enfin, Comment peut-on parler d’une élection crédible dont le scrutin ne peut se tenir normalement que dans le district de Bamako, les régions de Sikasso et de Kayes, une partie des régions de Ségou et de Mopti, sur les 10 régions administratives que compte le pays ?
Aujourd’hui, le combat de la classe politique, de la société civile et du gouvernement devrait être concentré sur la recherche des moyens permettant de garantir le vote sur l’ensemble du territoire national et en toute sécurité. Dans le cercle de Nara, région de Koulikoro et ceux de Macina et de Niono dans la région de Ségou, le niveau de sécurité n’est pas rassurant. Car en 2016, les élections communales n’ont pas pu se tenir dans certaines localités des communes de Nampala et de Diabaly dans le cercle de Niono. L’expérience des élections communales du 20 novembre 2016 dans la région de Mopti reste un avertissement. Dans le cercle de Djénné, le vote n’a eu lieu que dans 4 des 11 communes. Ces 4 communes sont Togué, Mourari, Koikourou et de Kewa. Dans le cercle de Ténénkou seulement 2 communes sur 10 ont voté. Dans le cercle de Koro (16 communes), le scrutin n’a pas pu se tenir dans la commune de Dinagourou. A Douentza, 2 bureaux de vote ont été brûlés à Nôkôra dans la commune de Haïré. Aussi, presque dans toutes les régions de Gao, Tombouctou et Kidal, ces élections ont été sabotées par les groupes armés.
Aussi, on ne peut dire avec certitude que le scrutin du 29 juillet prochain pourra se tenir dans les capitales des régions du nord sans incident. Même constat pour l’ensemble des cercles et chefs-lieux des communes desdites régions.
Dans cette situation, le scrutin ne pourra se tenir que dans les régions de Sikasso et Kayes, une partie des régions de Koulikoro et Ségou ainsi que le district de Bamako devenu par excellence le fief de l’ensemble des partis politiques.
C’est pourquoi, toutes les plaisanteries doivent cesser. L’ensemble de la classe politique et la société civile doivent se tourner vers l’essentiel qui consiste à faire en sorte que cette élection se tienne et que les résultats soient acceptés par tous.
Source: Maliactu.info