Parmi les points de toilettage enregistrés par la Charte de la Transition, en février dernier, l’on notait que « 26 nouveaux membres doivent rejoindre les 121 conseillers du Conseil national de transition (CNT) déjà en poste ». Depuis, la machine du processus de nomination de ces nouveaux conseillers du CNT semble sérieusement grippée.
En effet, en plus de la bousculade observée chez les cadres contactés ou proposés pour siéger dans l’organe législatif de la Transition, des récriminations politiques ou politiciennes plombent le processus.
Il est établi que seul le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a le dernier mot pour nommer tel ou tel cadre au sein du CNT. Mais, il apparaît que des contacts ont été pris avec certaines structures politico-associatives comme l’AMS-UNEEM, l’AMDH, des associations d’obédience religieuse et humanitaire, certains partis politiques de l’ex-majorité pour voir qui peut siéger en leur nom au sein du parlement provisoire.
Au décompte, des centaines de dossiers ont été collectés et des prétendants contactés au téléphone pour des échanges à propos du CNT. Histoire de voir si les concernés sont dans la dynamique du « changement » ou du « Malikura ». Mais, depuis le mois de mars, ce processus, qui ressemble fort à une enquête de moralité informelle, semble arrêté à l’on ne sait plus à quel niveau. Conséquence : le CNT est toujours dans son format des 121 membres. Alors que la période de Transition poursuit son court et si, le temps « incompressible » des 24 mois indiqué par les autorités s’impose, il ne resterait aux futurs néo-conseillers CNT ou conseillers additifs qu’un petit temps de… « privilèges parlementaires ».
Selon certaines sources, il semble que les poids lourds du coup d’Etat d’août 2020 ont leur mot à dire dans le processus de sélection de ces « 26 conseillers de la vingt cinquième heure » ! Il est fort à parier que les Colonels Assimi Goïta et Malick Diaw ne s’accordent peut-être pas si facilement les violons sur les choix à opérer, surtout quand ils pensent à l’épisode d’un certain Issa Kaou Djima, éphémère 4ème vice-président du CNT, rapidement tombé en disgrâce d’avec le pouvoir de transition, suite à ses prises de positions anti-Choguel Kokalla Maïga. C’est donc pourquoi des questions continuent de fuser sur l’identité de celui qui a bloqué le processus d’élargissement du CNT. Et les impatiences se font fortes pour goûter aux primes et autres indemnités de « Conseiller CNT », primes de session, de missions, etc.
En attendant la réponse à ces questions, les cadres, qui se croient « pressentis » pour intégrer le CNT, continuent de caresser leur rêve de se donner le titre bien envié d’«honorable » nommé et non élu. Avec le vœu, tout aussi secret, d’empocher mensuellement la coquette somme d’un million de nos francs au moins comme… émoluments.
Lamine BAGAYOGO
Source : Mali Horizon