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Effectif pléthorique, usage des tickets parallèles : Un frein à la mobilisation correcte de fonds pour l’entretien routier ?

Depuis quelques années, nous constatons des pratiques illégales au niveau des postes de péage avec notamment des ventes de tickets parallèles. Un groupe d’agents s’enrichissent sur le dos du contribuable malien de façon illégale. Ces pratiques ont été maintes fois dénoncées par la presse et sur les réseaux sociaux. Notre rédaction s’est intéressée au sujet.

 

De sources dignes de foi nous apprend  que des mesures sont envisagées par le Département des Transports et des Infrastructures pour assainir le secteur du péage au Mali. Le nombre trop élevé des agents de péage et les pratiques aux antipodes de l’orthodoxie financière constituent un frein à la collecte des recettes pour l’Etat. Pour garantir une gestion harmonieuse des ressources générées par les postes de péage, le ministre des Transports et des Infrastructures a instruit  la modernisation du péage.

Créés pour obtenir des meilleures routes et maintenir les infrastructures existantes en bon état, les péages à leur état actuel ne donnent pas les résultats escomptés. A cause du détournement des recettes par le biais de l’usage de tickets parallèles, les péages ne profitent pas à l’Etat malien. Ils  constituent beaucoup plus un problème qu’une solution.   En effet, l’Autorité routière compte en son sein 450 agents de péage pour 24 postes à travers le pays. Il s’agit des deux types de postes de péage dont dispose l’Autorité routière, à savoir les postes informatisés et ceux manuels.

Faut-il le souligner, le franchissement d’un poste de péage routier se fait après le paiement de la redevance. C’est alors que les barrières s’ouvrent pour laisser passer l’usager. Ces  opérations d’ouverture et de fermeture des barrières se font automatiquement au niveau des postes de péage informatisés, grâce au dispositif informatique.

Quant au niveau des postes de péage manuels, il a été fait recours à des journaliers pour assurer la gestion des barrières (opérations d’ouverture et de fermeture) ; et ceci, à l’image des postes de contrôle routier de la gendarmerie. Cette initiative contribuait à donner de l’emploi aux personnes habitant les localités environnantes d’un poste de péage.

En effet, les personnes qui s’occupent de la gestion des barrières au niveau des postes de péage sont des journaliers qui étaient payés au départ à la fin de la journée. Par la suite, ils ont sollicité auprès de la direction de l’Autorité routière le rassemblement de leurs gains quotidiens pour les leur verser sous forme de salaire mensuel. D’ailleurs, les émargements au titre de rémunérations desdits journaliers continuent de se faire toujours quotidiennement.

A la grande surprise de la direction de l’Autorité routière, ces derniers réclament leur intégration dans l’effectif des travailleurs des postes de péage et pesage. Ils n’ont aucun contrat avec la direction de l’Autorité routière.

De nos jours, la gestion des barrières manuelles par des agents autres que les seuls péagistes ne sied plus. Au regard de leur grand nombre dans un monde en pleine révolution technologique et du projet d’automatisation et d’informatisation des postes en cours, cette méthode est archaïque. Désormais, cette activité fera partie des attributions des agents de péage, comme c’est le cas dans les pays voisins, voire de l’Afera (Association des fonds d’entretien routier africain) dont le Mali est membre et assure la présidence du Gfao (Groupe focale de l’Afrique de l’Ouest) à travers l’Autorité routière.

Pour pallier ce phénomène, le ministre des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, a décidé d’assainir le secteur. Ainsi, il est envisagé la réduction drastique de l’effectif pléthorique  qui engendre des coûts énormes. Ce, afin de permettre à l’Autorité routière de faire des économies qui pourraient être affectées au fonds dédié à l’entretien routier.

Dans cette optique de modernisation du système,  le ministre des Transports et des Infrastructures, instruira-t-elle à la direction de l’Autorité routière de mettre fin aux activités des journaliers chargés de la gestion des barrières.

Aussi, sur ordre de la ministre des Transports et des Infrastructures, l’Autorité routière a entrepris un processus de numérisation du système de péage au Mali. Une étude de faisabilité est en cours et devra situer les difficultés et montrer la voie à un changement de management de nos postes de péage.

Ce qui mettra fin aux cas de détournement de recettes par les agents de péage sur le dos du contribuable malien à travers l’utilisation illégale des tickets  parallèles.

Oumar KONATE

Source : La Preuve

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