Creuset de l’essentiel des acteurs des différentes luttes multiformes depuis le putsch du 19 novembre 1968, l’Alliance pour la Démocratie au Mali (A.De.Ma.) a été l’une des principales mamelles nourricières du Mouvement démocratique de1990.
Après la chute du régime sanguinaire de Moussa Traoré et l’éclosion tant attendue des bourgeons de la démocratie, le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema PASJ), animé par des femmes et des hommes de grande probité intellectuelle et morale, gagne toutes les élections générales organisées sous la Transition conduite par Amadou Toumani Touré. Le PASJ sort majoritaire de toutes les élections : présidentielles, législatives et municipales.
Alpha Oumar Konaré, enseignant, fils d’enseignant et de ménagère, candidat de l’Adema PASJ, est élu à l’issue des élections présidentielles. Il devient ainsi le premier Président démocratiquement élu de la Troisième République.
Une accession au fauteuil de Président qui s’apparente aux travaux d’Hercule, tant les 23 ans de dictature du régime Moussa Traoré avaient laissé un pays totalement dévasté. Tous les secteurs étaient sclérosés. Les travailleurs, s’ils n’étaient pas déflatés, devaient se résigner à attendre au moins 60 à 90 jours pour percevoir leurs salaires. L’armée était désorganisée et ses meilleurs éléments décapités ou au mieux croupissant dans les prisons-mouroirs.
Sous le leadership affirmé du Président Alpha Oumar Konaré, d’énormes réalisations ont été faites dans tous les domaines de la vie de la Nation. En plus de la mise en place de nouvelles institutions, tous les secteurs ont connu des changements mélioratifs importants. Un bilan très positif, malgré les antagonismes internes, et en dépit de la haine viscérale d’une opposition non-républicaine qui mettra tout en œuvre, y compris les pires violences (incendie de l’Assemblée nationale et de nombreux autres édifices publics et privés) pour faire chuter le régime. Mais en vain !
Le PASJ s’est finalement résolu à publier le bilan des 10 années du régime Adema. Mieux vaut tard que jamais ! Les arguments souvent avancés pour justifier la non-publication du bilan, se résumaient en ces mots : ” ne pas embarrasser le pouvoir en place “. En réalité, n’était-ce pas plutôt pour certains un exercice opportuniste brandi à souhait pour être appelés à la “mangeoire ” ?
Ce silence du PASJ a été exploité par les spécialistes du retournement de veste, lesquels n’ont eu aucun scrupule à mettre à l’actif du régime ATT des réalisations dont le PASJ était pourtant le seul et légitime acteur.
Aujourd’hui, les ennemis du PASJ et de la Démocratie, les négationnistes, se livrent à leur jeu favori : noircir le bilan de l’Adema-PASJ et traiter les martyrs du 26 Mars de « fous et de mendiants », comme si ceux-ci ne furent pas des êtres humains !
L’Adema PASJ, qui a soutenu tous les régimes depuis 2002, y compris ceux issus de coups d’Etat, a ainsi prêté le flanc aux entreprises condamnables qui ont mis une énergie haineuse à saper le tableau du Mouvement démocratique.
Pour se ressaisir, se revigorer, se réinventer et se réincarner sur une trajectoire démocratique infaillible, le PASJ doit se ressourcer et s’inspirer de nouveau de la vision éclairée du Président Alpha Oumar Konaré. Qui, pendant ses deux mandats, a redressé notre pays, installé des institutions démocratiques, promouvoir les libertés individuelles et collectives. Le Président Alpha Oumar Konaré a organisé le 22 Septembre 2001, à Kidal, aujourd’hui ville interdite et délaissée, un Mali unifié.
Le PASJ est un patrimoine national et doit être considéré comme tel, n’en déplaise aux populistes primaires.
Joyeux anniversaire aux Abeilles !
Hamidou Konaté
Source: Les Échos- Mali