Les autorités de la transition font désormais du contrôle de Kidal une question d’honneur et un défi politique, car cette ville n’est plus dans le giron de l’Etat malien depuis 2012, l’année de la désintégration totale des régions du nord de l’ensemble national et cela suite au coup d’Etat mené par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Une coalition djihado-irrédento-terroriste s’est emparée des trois grandes régions du nord, à savoir Kidal, Gao et Tombouctou, chassant du coup l’armée malienne. Les deux grandes régions ont été par la suite libérées du joug des terroristes par l’armée malienne et les forces françaises Serval jusqu’à la porte de Kidal. Cette porte a été verrouillée devant l’armée malienne par la France imposant un accord faisant de cette région une enclave presqu’autonome. D’ailleurs qu’il soit dit en passant la France doit son impopularité à la confuse situation qu’elle a créée autour de Kidal. Les autorités actuelles de la transition malienne tire leur popularité sur le dénigrement de la classe politique et le divorce avec la France qu’elles accusent d’être à la base de l’effondrement du Mali. Leur discours est loin de tomber sur des oreilles des sourds, car une frange importante du peuple y croit avec force conviction, d’où l’inimitié voire la haine vis-à-vis de la France et de la classe politique. Aujourd’hui tous les regards sont tournés vers la ville malienne de Kidal.
En effet, Kidal Cristallise toutes les haines d’une frange importante de la population, car pour elle, cette ville voire cette région échappe au contrôle du pouvoir central depuis 2012. Et pour le commun des mortels la région de Kidal est devenue une enclave autonome dans un pays unitaire d’où son irritation et sa haine contre tous ceux qui semblent contribuer à créer cette chienlit. Considérée par les membres du CSP- PSD comme la Capitale de leur hypothèque République de l’Azawad, la ville de Kidal est devenue un enjeu à la fois politique et sécuritaire pour les autorités maliennes. Malgré leur échec dans tous les autres domaines, les autorités sont plus que jamais populaires car elles ont promis de mettre Kidal dans le giron de l’Etat malien. L’enjeu est Politique, car la ville de Kidal focalise toutes les attentions et permet aujourd’hui aux autorités maliennes d’avoir un prétexte pour expliquer toutes les autres crises actuelles qu’elles soient sociales, économiques, financières voir politiques. Ensuite il devient sécuritaire, car pour des nombreux maliens, Kidal est l’épicentre de l’insécurité, le véritable sanctuaire des terroristes, la base arrière des forces du mal qu’il faut démanteler. Pour bon nombre des maliens la paix au Mali passe par la récupération de Kidal sous contrôle actuellement des ex rebelles.
Youssouf Sissoko