Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a présidé vendredi, la cérémonie de sortie de la 34ème promotion de l’École militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro. La promotion est baptisée du nom de Damien Boiteux, le premier soldat français ayant perdu la vie aux premières heures de l’intervention militaire française dans notre pays.
La cérémonie s’est déroulée au Centre d’instruction Boubacar Sada Sy en présence du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Yamoussa Camara, du chef de l’Opération Serval, le général Grégoire de Saint-Quentin et de Jean-Bosco Kazura, le commandant de la force onusienne dans notre pays. Des diplomates ont assisté à la cérémonie qui a été marquée par plusieurs séquences : le baptême, la remise des sabres et épaulettes, la prestation de serment, la lecture de la biographie du parrain par le commandant de l’EMIA, l’allocution du chef d’état-major général des armées, le défilé des troupes.
La cérémonie marquait la fin d’un cursus et le couronnement de trois années de formation d’officiers ponctuée d’intenses activités intellectuelles, physiques et morales. La promotion est constituée de 46 élèves officiers (hommes et femmes) de 6 nationalités : Béninois, Burkinabès, Camerounais, Maliens, Nigériens, et Togolais.
Ils ont partagé avec courage et abnégation pour avoir du talent, celui de l’officier désormais apte à répondre dignement à la devise de l’école qui est « s’instruire, instruire et vaincre », a expliqué le lieutenant-colonel Mamadou Nouhoum Traoré, commandant du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro.
S’adressant aux 46 jeunes promus, le lieutenant-colonel Traoré a rappelé que les diplômes et épaulettes qu’ils ont reçus devront être des outils de travail. Il leur appartiendra désormais de prouver que les attributs en leur possession se méritent par le talent, le courage et le savoir-faire. « Dans un monde en proie à des nouveaux défis géopolitiques multidimensionnels, où la recherche de l’excellence et la culture de la compétence sont devenus la règle, vous devez vous surpasser tout en gardant à l’esprit la devise de l’école», a ajouté le lieutenant-colonel Traoré Mamadou Nouhoum Traoré.
Le chef d’état-major général des armées, le général de brigade, Ibahima Dahirou Dembélé, a relevé que la sortie de la 34ème promotion intervient à un moment crucial de notre histoire militaire. « Les derniers évènements nous ont enseigné combien nous étions insuffisamment préparés face aux nouvelles menaces. Dans le même temps, l’intervention de forces internationales à notre profit, engagement que nous saluons vivement, nous a conduit à inscrire nos opérations dans une dimension multinationale », a poursuivi le général Dembélé.
À la fin de la cérémonie, le président par intérim, Dioncounda Traoré a souhaité que son successeur mette sur pied une armée républicaine et professionnelle afin de faire face à toutes les nouvelles formes de menaces.
A. DIARRA
BREF APERCU SUR DAMIEN BOITEUX ?
Né le 24 novembre 1971, le chef de bataillon Damien Boiteux aura servi la France et le monde. Le 11 janvier 2013, lors de la première phase de l’Opération Serval consistant, en appui des forces armées maliennes, à stopper l’avancée des groupes terroristes vers le sud, le chef de bataillon Damien Boiteux du 4ème régiment d’hélicoptère des forces spéciales françaises est mortellement blessé alors qu’il était aux commandes de son hélicoptère. Evacué d’urgence sur Mopti, il succombera quelques heures plus tard des suites de blessures par balles.
Le lieutenant Boiteux avait effectué de nombreuses missions extérieures aux cours desquelles son dévouement et sa volonté de réussite ont été remarquées : Djibouti en 1993, l’ex-Yougoslavie en 1998, la Côte d’Ivoire en 2005, 2007 et 2009, à nouveau Djibouti en 2008 et 2009, la Mauritanie en 2010 et le Burkina-Faso en 2010, 2011 et 2012. Il était titulaire de la médaille de l’aéronautique, de la médaille d’Outre-Mer, d’une citation à l’ordre du régiment avec attribution de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze et de la médaille d’or.
Père d’un enfant, il a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France et de la liberté. Son action a contribué à arrêter l’avancée des forces terroristes vers Mopti et restera dans nos mémoires.
A.D
Source: l’Essor