L’espoir suscité par bon nombre de Maliens, par la présence, après 7 ans, du drapeau malien à Kidal juste avant la réunion de la 5ème session du Comité de Suivi de l’Accord pour la Paix et la réconciliation tenue le 11 février dernier, a été, vite, brisé car ledit drapeau a disparu 24 heures après, selon certaines sources dont Moussa Ag Acharatoumane du MSA. On comprend donc aisément que sa présence n’était qu’une opération de communication pour montrer blanc ce qui est noir.
L’éléphant annoncé est venu avec un pied cassé. L’espoir d’un Mali uni suscité par la présence du drapeau malien à Kidal, est brisé, puisque le drapeau a disparu après 24 heures dans plusieurs lieux à Kidal à l’exception du Gouvernorat. Même si les autorités transitoires, la CMA et les partenaires internationaux ont gagné le pari du tapage médiatique par cette présence du drapeau à Kidal, la confusion autour du statut de Kidal persiste, car le drapeau malien a disparu de cette ville après 24 heures de présence. C’est en tout cas ce qu’a affirmé un responsable d’un des groupes signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. « Comme un de vos invités le disait tout à l’heure, le drapeau malien, il est monté pour 24 heures et après, il a disparu », a déclaré Moussa Ag Acharatoumane, président du MSA sur l’antenne de Africable télévision, le dimanche dernier. Ce membre du CNT et ancien membre de la CMA semble être cohérent dans son analyse sur la sortie de crise au Mali. Pour lui, sur la question de Kidal, on doit, au-delà de la symbolique, rechercher les solutions concrètes et des actes qui, en réalité, sont visibles.
Le président du MSA dit ce que les gouvernants du Mali ont, certainement, peur de rappeler à la CMA. « Le problème de Kidal doit être pris à bras le corps par les responsables de la CMA », a-t-il laissé entendre. Pour Moussa Ag Acharatoumane, il revient à la CMA qui contrôle Kidal politiquement et militairement de prendre ses responsabilités et faire en sorte que l’Accord soit appliqué, compris et approprié par toutes les populations. « Aujourd’hui, le fait de voir, à Kidal, quelques populations qui manifestent ou qui rejettent l’État malien ; le fait qu’aujourd’hui qu’on ne peut pas hisser le drapeau malien à Kidal, pour moi, c’est d’abord la responsabilité des chefs de la CMA », a déclaré le président du MSA qui a ajouté : « c’est à eux d’expliquer l’Accord à leur population, de leur dire qu’on reconnait l’intégrité territoriale du Mali, le caractère républicain du Mali, et que le drapeau malien doit en aucun cas ni être contesté ni être rejeté par les populations ».
Le drapeau malien à Kidal, une opération de communication
Tout le monde a apprécié la présence du drapeau malien à Kidal après 7 ans. Les autorités maliennes ont été saluées pour cet effort jugé inestimable. Sur les réseaux sociaux, les images ont été beaucoup partagées et commentées. Un grand espoir a été ainsi suscité. Mais cet espoir a été brisé parce que la présence du drapeau n’a pas duré. En plus de Moussa Ag Acharatoumane qui a indiqué que le drapeau malien ne flotte plus à Kidal, d’autres sources sur le lieu nous confirment que même si le drapeau malien flottait sur le gouvernorat de Kidal jusqu’à hier midi, il est absent dans les autres lieux publics où il était le jour de la tenue de la réunion du CSA.
Pourquoi le drapeau malien qui flotté à Kidal pendant la réunion du CSA, a disparu 24 heures après ? Sa présence était pour donner un sens à la tenue de la réunion du CSA à Kidal ? Qui est donc à la base de la nouvelle absence du drapeau malien à Kidal ? Si c’est la CMA qui contrôle tout à Kidal comme l’a fait savoir Moussa Ag Acharatoumane, pourquoi l’État malien ne dénonce pas ce changement brutal de décision en faveur d’un Mali un et indivisible ? Ce sont, entre autres, des questions que beaucoup se posent.
Une seule conclusion peut être tirée de la disparation du drapeau malien à Kidal après 24 heures : sa présence était une opération de communication pour justifier la tenue de la 5ème session du Comité de Suivi de l’Accord d’Alger dans cette ville.
Boureima Guindo
Source: Le Journal le Pays- Mali