Le Ministre de l’artisanat, de la culture, de l’industrie Hôtelière et du Tourisme, Andagoly Guindo, a ouvert, le 20 décembre 2021, au Centre international de conférences de Bamako, les travaux de deux jours de l’atelier de validation du document « Baromètre africain de gouvernance culturelle ». Ledit atelier est financé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Y prennent part, les experts venus des pays frères du continent (Tanzanie, Burkina-Faso, Mozambique, Maroc, Afrique du Sud, Angola, Congo Brazzaville, Union Africaine, Mali, etc.), Kanel Engandjan Ngoulou, spécialiste programme à la représentation de l’OIF pour l’Afrique Centrale, Edmond Moukala, le représentant de l’Unesco au Mali.
Parlant de l’atelier de validation dudit document , le ministre Guindo a rappelé qu’il vient après les première et deuxième réunions de réflexion pour la mise en place du Baromètre africain de gouvernance culturelle, tenues à Bamako, respectivement les 2 et 3 décembre 2019 et les 5 et 6 février 2020. Selon Andagoly Guindo, cet atelier est le couronnement de l’ensemble des efforts déployés et des réflexions abouties. Une semaine après l’atelier de formation en gestion d’entreprise culturelle, financé par l’OIF, se réjouit le ministre Guindo, nous voici aujourd’hui réunis pour valider le document de « Baromètre africain de gouvernance culturelle», avec le soutien financier de l’OIF, notre organisation commune.
Ce document, a ajouté le ministre Guindo, fruit de plusieurs réunions de réflexion et d’échanges entre les experts nationaux, internationaux et les représentants des organisations de la Société civile culturelle africaine, a été élaboré en vue d’apprécier la mise en œuvre des politiques culturelles, d’évaluer les indicateurs culturels de performance et de proposer des actions d’amélioration pour le développement économique et social des pays africains. Il s’agit également de relever les défis qui assaillent notre continent par le développement des industries culturelles, la diversification des économies nationales, la génération de revenus et la création d’emplois et de richesses. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte de la renaissance culturelle africaine et de l’Agenda 2063, faisant de la culture le socle de notre développement.
De l’avis du premier responsable du département de la culture, la finalité du document est d’être un outil de référence pour les pays africains, servant à collecter les données, à mesurer, à suivre et évaluer les indicateurs de performance des politiques culturelles et leurs impacts sur les économies. «Sa mise en œuvre permettra de faire de la culture, un moteur de croissance et un levier de développement économique et social en mettant en évidence la contribution des industries culturelles dans le PIB », a indiqué Andagoly Guindo.
L’Afrique, souligne le ministre Andagoly, est l’un des continents les plus riches et diversifiés en ressources culturelles, héritées de plusieurs formations politiques ayant légué d’innombrables vestiges archéologiques et historiques, et d’impressionnants éléments immatériels, fruits du génie créateur humain. Au niveau mondial, dit-il, certains de ces biens et éléments culturels, reconnus d’intérêt historique, architectural, culturel et spirituel, sont inscrits sur les listes du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cependant, poursuit le ministre Guindo, dans le contexte socioculturel actuel, le constat est que la richesse culturelle africaine contribue très peu au développement et subit durement les nouveaux défis de l’heure tels que l’émigration, les changements climatiques, la dégradation de l’environnement, pour ne citer que ces cas. «Ces défis, à n’en point douter, préfigurent la gouvernance des politiques culturelles en Afrique, qui devrait plutôt être un pilier du développement durable et un fondement indispensable au dialogue en faveur de la paix et du progrès », a déclaré le ministre Guindo. Pour conclure, le ministre a invité les participants à un travail de réflexion et d’analyse approfondi, à des débats constructifs et fructueux afin d’aboutir aux résultats escomptés.
Kanel Engandjan Ngoulou, spécialiste programme à la représentation de l’OIF pour l’Afrique Centrale, a réaffirmé le soutien, l’accompagnement, l’assistance de l’OIF aux côtés du Mali et de l’Afrique tant dans l’élaboration de ce document que dans d’autres activités culturelles pour la valorisation de la culture africaine. Les mêmes vœux de soutien et d’accompagnement ont été formulés par le représentant de l’Unesco au Mali à l’endroit de l’Afrique.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain