La ville de Bamako est ceinturée par des caméras de surveillance grossièrement installées, avec leurs gros panneaux solaires qui les distinguent à vue d’oeil des lampadaires alignées le long des routes.
Les Maliens qui n’en croyaient pas leurs yeux au départ, commencent à se rendre compte de l’évidence : des yeux indiscrets les suivent désormais partout en ville pour épier leurs moindres faits et gestes. Mas au nom de quoi ? Voilà toute la question car aucune communication n’a été menée autour de ce projet et aucune loi n’a été votée à l’Assemblée pour permettre ce genre de pratiques qui touche à la liberté individuelle. On n’a aucune garantie
de l’usage qui sera fait des images enregistrées. Il y a de quoi s’inquiéter avec ce qui se passe avec les téléphones devenus trop indiscrets, au point de pousser les gens vers d’autres méthodes plus sures pour communiquer. On a connu le Mali des grandes oreilles qui écoutent tous les coups de fil, maintenant c’est le Mali des gros yeux qui nous épient. Mais dans tout ça, quel est le coût de cette opération et comment le marché a-t-il été attribué ? Un autre scandale financier en perspective.
Sphinx