A Bamako, plusieurs écoles ou bâtiments publics servent de cadre pour de nombreux individus pour leurs opérations mafieuses. Suite à des enquêtes menées à travers certaines écoles et structures publiques, nous avons découvert que certains gardiens sont capables de tout. Des bureaux et des salles de classes sont loués à des vagabonds sexuels pour satisfaire leurs sales besognes. Chaque nuit, plus précisément les week-ends.
Après avoir été plusieurs fois alertée par rapport à cette pratique qui sort de l’ordinaire, nous avons mené des investigations approfondies, pour tenter d’en savoir davantage. Les faits sont tellement flagrants qu’il ne nous a fallu plusieurs temps pour mieux comprendre. C’est sur conseil d’un habitant de la Commune III qui a décidé de garder l’anonymat, que nous sommes allés à l’école fondamentale de son quartier, accompagnés chacun par une fille. A préciser que ces dernières étaient juste des complices qui avaient décidé de nous aider à démasquer ce réseaux.
Une fois sur place, c’est le gardien lui-même qui est venu vers nous. Sans trop polémiquer, nous lui avons fait comprendre qu’on voulait avoir un endroit pour nos besoins. «J’espère que vous avez amené beaucoup d’argent ?», nous questionne-t-il, tout heureux. Nous avons répondu que non. Il a aussitôt posé la question à savoir ce que nous avions. Nous avons proposé 500F pour nous deux, soit 250F par personne. Le cher gardien, sans même négocier, nous a donné son feu vert, et nous à proposer de le suivre.
Arrivé sur place, il nous a montré deux salles de classes dans lesquelles il y avait des matelas. Grand fut notre étonnement, quand il nous a dit de donner l’argent et de nous installer dans ces classes. Comme nous étions là juste pour des raisons d’enquêtes, nous lui avons donné les 500FCfa et nous avons a dit qu’on reviendra.
Ce fut le même scénario au niveau d’un bâtiment public où le gardien nous a proposé un bureau climatisé à 1000FCfa. Eu égard à ces mauvaises pratiques qui constituent un véritable gâchis pour l’Etat, il nous revient de nous poser les questions suivantes : Est-ce à cause de leurs conditions de vie de ces gardiens ou tout simplement d’un manque de dignité?
De toutes les manières, il revient aux autorités de prendre des dispositions pour endiguer ce fléau. A signaler qu’il y a beaucoup de gardiens qui ne font jamais ces mauvaises pratiques et qui accomplissent correctement leur travail.
KANTAO Drissa