L’ex Première dame est sortie du silence. Si elle évoque les similitudes avec la transition de 1991, Mme Konaré fera mention du manque de sincérité du combat de Mahmoud Dicko à l’endroit du Président déchu IBK. Elle fustigera l’esprit de réhabilitation de la junte et invitera le peuple à ne pas être esclave de la communauté internationale sachant que l’organisation d’élections au Mali reste la principale raison des crises sociopolitiques.
Adam Bâ Konaré a été bluffée par l’aspect pacifique du putsh du 18 août 2020 où aucun crépitement d’arme, aucune menace sur le chef de l’Etat n’ont été enregistré.
« Les images que l’on a vues semblaient irréelles. Pas une goutte de sang versée, pas un cheveu arraché, aucun bruit. Seulement le tohu-bohu ambiant de la foule agglutinée devant le domicile privé du président de la République, sinon le calme, sidéral, olympien » lance-t-elle d’emblée pour camper le décor.
Elle fera des similitudes sur la forme avec la junte conduite par Amadou Toumani Touré, 30 ans plutôt :
« La junte militaire s’est donnée le nom de Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP), conduite par un Colonel, Assimi Goita, et dit avoir parachevé l’œuvre du M5-RFP, comme le 26 mars 1991, où le Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP) de Amadou Toumani Touré alias ATT avait dit parachever l’œuvre du Mouvement démocratique. »
Cette fenêtre historique, Mme Konaré l’attribue au Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), qui a ouvert la brèche en acculant un pouvoir arrivé à bout de souffle, si jamais souffle il a eu. Et d’ajouter qu’on soit avec ses acteurs ou pas, qu’on les aime ou pas, le mérite leur revient.
Confirmant que l’ex Premier Ministre de son époux avait agité le spectre d’un État islamique, au sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO tenu à Niamey le 27 juillet 2010, Adam Bâ Konaré dédouanera Mahmoud Dicko. Elle dira même qu’il n’a jamais parlé de guerre sainte, ni placé son mouvement sous le signe de l’Islam. Pourtant, elle préviendra que ce dernier n’est pas un religieux banal car alterne l’imam et le politique, le sage et l’insurgé. Ce qui ne l’empêche pas d’imputer au citoyen le plus populaire de Badalabougou d’être comptable du bilan d’IBK, puisqu’il a maintes fois affirmé même avoir transformé les mosquées en lieux de campagne électorale pour ce dernier en 2013.
« Il dit et se dédit, entre et sort, part et revient, revient et repart, tantôt caustique, tantôt émoussé, mais toujours, en appelant à la sagesse, au calme, à la non-violence, à ne pas mettre à feu le Mali, à rentrer à la maison sans faire de casses, des directives qu’un de ses lieutenants, Choguel Maiga, responsable de parti politique pourtant, jugera comme relevant d’une haute stratégie politique, d’une grande tactique. Allez savoir ! » lance l’ex locataire de Koulouba.
Adam Bâ affichera sa déception face à la réhabilitions de Moussa Traoré. La visite du CNSP auprès du défunt Général l’avait interpellé car au fil des débats de la junte et du traitement réservé, la situation fut convulsante à ses yeux : Un deuil national de trois jours, les drapeaux mis en berne, et des funérailles nationales organisées, le vendredi 18 septembre en hommage à celui qui fera 23 ans à Koulouba. L’ex fisrt lady (…)
BAMOISA
NOUVEL HORIZON