Suite à une déclaration du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga lors de sa rencontre avec les forces du changement, les invitant à s’organiser pour gagner les futures échéances électorales à venir’’ dans le cadre du processus de refondation irréversible, la classe politique a réagi spontanément à travers une déclaration en date du 21 juillet 2022. Dans le document, ils demandent le départ de Choguel de la Primature.
La crédibilité du chef du gouvernement est mise en doute par des partis politiques pour l’organisation des élections prochaines. Pour cause, Dr Choguel Kokalla Maïga aurait tenu des propos déplacés alors qu’il est un Premier ministre de la transition censé jouer une neutralité dans ce processus. Tout est parti du fait que le Premier ministre a appelé les forces du changement à s’organiser pour gagner les futures électorales à venir, seule voie pour la réussite du processus de la Refondation en cours.
Dans sa déclaration, le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie a annoncé avoir pris connaissance sur le site de la Primature des propos du Premier ministre de la transition suite à sa rencontre avec certains acteurs politiques du pays, avant de déplorer les propos qui selon le cadre, ne siéent pas à un responsable neutre et consensuel. En conséquence, le Cadre demande la démission immédiate de ce Premier ministre qu’il juge clanique, agissant contre l’esprit de la Transition.
Pour le Cadre, cette demande vise à permettre à la transition de bien se terminer dans la sérénité, le calme pour un Mali apaisé. La classe politique demande également au président de la transition de veiller à ce que la transition soit une période neutre entre tous les acteurs politiques du pays.
Même son de cloche du côté du parti Yelema, le changement. À travers un communiqué rendu public, le parti de Moussa Mara a aussi regretté cette sortie du locataire de la Cité administrative. “Le parti Yelema a noté avec stupéfaction les dernières déclarations du Premier ministre de la transition, tenues sur l’ORTM et transcrites sur la page officielle de la Primature invitant une partie de la population à se préparer pour gagner les prochaines élections’’, a-t-il déploré. Selon le communiqué, ces déclarations divisent les Maliens à un moment où ils ont plus que jamais besoin d’une union nationale afin d’aider le pays à répondre aux nombreux défis pour lesquels les résultats tardent à venir.
Le communiqué de Yelema a rappelé au chef du gouvernement que le temps des compétitions électorales viendra et que les seuls combats qui vaillent aujourd’hui sont ceux de l’unité et le consensus indispensables pour l’atteinte des missions assignées à la transition. Toujours le parti du changement « Yelema » rappelle au Premier ministre sa fonction qui exige de lui une équidistance absolue entre tous les acteurs sociopolitiques du pays. À cet effet, il l’invite à travailler avec un esprit d’inclusivité, de transparence et de co-construction comme orienté par le président de la transition. ‘’ Assimi est invité à veiller au respect de ses prescriptions’’, a mentionné le parti du changement.
Le parti réaffirme sa disponibilité entière et totale à soutenir la réussite de la transition dans la vérité et la transparence et invite l’ensemble de la société malienne à ne céder aux petits calculs et à ne penser qu’au Mali au-delà duquel rien ne vaut. Cette déclaration de Dr Choguel Kokalla Maïga avec le parti de Nouhoum Togo n’arrive pas à être digérée par une grande partie de la classe politique.
À titre de rappel, depuis longtemps, le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques parle de la partialité de l’actuel Premier ministre. Dans les anciens communiqués, il a demandé un gouvernement de consensus dirigé par un Premier ministre neutre.
Le temps a-t-il donné raison à cette partie de la classe politique ? De toute façon, le Premier ministre est contesté par plusieurs hauts cadres du Mali y compris ses anciens amis comme Mme Sy Kadiatou Sow, Me Mohamed Aly Bathily, Mountaga Tall qui ont combattu ensemble le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita.
D SANOGO
Source : LE COMBAT