Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

De l’euphorie à l’essoufflement !

Eskey ! Don té wélé don na ! Plus le produit est fade et homogène, plus le masque qu’il doit porter doit être remarquable. C’est pourquoi tous les artistes célèbres du moment que compte l’échiquier musicale nationale ont été appelés en renfort pour sauver l’image des Colonels et leurs alliés circonstanciels qui veulent fabriquer un score stalinien en faveur du ‘’OUI’’ à l’issue du référendum du 18 juin pour faire passer une Constitution qui ne prend pas en compte les vrais aspirations des Maliens. Quand la cause est juste, noble et pertinente le Malien se mobilise pour sa Patrie.
La preuve on se rappellera toujours de la forte mobilisation populaire du Vendredi 14 Janvier 2022 sur le boulevard de l’indépendance pour soutenir le Mali et dénoncer les sanctions imposées par les Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO. Cette nouvelle constitution taillée sur mesure n’est pas l’émanation de la volonté populaire c’est pourquoi malgré l’utilisation abusive et illégale des moyens de l’Etat et des acteurs institutionnels les Maliens restent de marbres. L’essoufflement a pris la place de l’euphorie car rien de sérieux et de solide ne peut être construit sur la délation, les intimidations, les invectives, les enlèvements extrajudiciaires, les emprisonnements à géométrie variable, etc. Les éléments de langage maximalistes, identitaires, va-t-en guerre ou de repli sur soi distillés çà et là par des ”vidéos-mans” payés à coût de millions ont déjà montré leur limite. Depuis la nuit des temps, le Mali a toujours été un carrefour, un pays d’accueil, de transit et d’hospitalité mais aussi et surtout un pays de migration. Toutes les nationalités sont les bienvenues au Mali et nous avons des Maliens dans tous les pays de la planète terre.
Par ailleurs, la seule garantie de stabilité de nos institutions contre toute forme de soulèvement ou de violence en cette période cruciale c’est le fameux “Doun ka fa” car aucun Peuple au monde n’est fier, brave et digne dans la famine. L’approvisionnement normal et régulier du stock national en denrées alimentaires de premières nécessitées en cette période d’hivernage doit être prioritaire pour désamorcer la tension sociale qui risque de s’accentuer après l’adoption de la nouvelle constitution qui va davantage diviser les Maliens. L’insalubrité chronique, la fronde syndicale surtout dans le domaine de la santé et de l’éducation, les délestages électriques intempestives, la cherté de la vie, etc. ont fait que les Maliens ont perdu confiance en la capacité de gestion du pays et en la bonne foi des autorités de la Transition. De l’illusion nous sommes passés au doute et très prochainement nous allons nous installer dans le désespoir. C’est Dieu seul qui peut prévoir ce qui pourrait se passer dans les prochaines semaines.
Dans la situation actuelle de notre pays, marquée par l’insalubrité et l’insécurité sous toutes ses formes, la misère, la désolation, un chômage massif et l’absence totale de perspective d’avenir pour les jeunes (75 % de la population a moins de 25 ans), les discours de libération nationale, de lutte anticoloniale sur fond de victimisation trouvent toujours des oreilles attentives. Mais franchement la nouvelle Constitution n’est pas la potion magique qui nous fera sortir de l’abime surtout ce n’est pas à cause des textes que nous sommes tombés dans le Chaos mais de l’absence de Gouvernance et d’ailleurs les mêmes pratiques continuent toujours. Les défenseurs du ‘’OUI’’ parlent de la recherche de la paix mais ils oublient d’ajouter que nulle part dans les recommandations des ANR ou du DNI il n’est demandé de renforcer les pouvoirs du Président de la République, d’affaiblir le Gouvernement et partant le Parlement, de faire nommer les sénateurs par le Président de la République…
Sambou Sissoko
Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance