Les combats ont duré plusieurs heures dimanche, à Anderamboukane et à Tadjalalt, base de l’EIGS se trouvant à une vingtaine de kilomètres plus à l’ouest. Il y a eu plusieurs séquences de combat, des embuscades, au terme desquelles le MSA, le Gatia et les Fama se sont finalement repliés. Aucun bilan fiable et recoupé n’est disponible, mais les différentes sources militaires et sécuritaires parlent de plusieurs dizaines de morts et de disparus des deux côtés. Le MSA et le Gatia indiquent que des blessés ont été évacués et pris en charge dans la ville de Ménaka.
Il y a une dizaine de jours, les djihadistes de Daech (EIGS) avaient mené une nouvelle série d’attaques, mobilisant plusieurs centaines de combattants, vidant ainsi de leur population plusieurs communes de la région de Ménaka. La population d’Anderamboukane, comptant 20 000 âmes en temps normal, avait dû fuir après les destructions ayant visé la localité.
Démentant des rumeurs selon lesquelles ils auraient été blessés au combat, le général El Hadj Ag Gamou, proche du Gatia et qui commande le GTIA8 de l’armée malienne, et Moussa Ag Acharatoumane, qui commande le MSA, ont publié une photo d’eux sur une natte, en plein désert, téléphone satellite en main et homme en armes à leur côté. Ils étaient dimanche soir de retour à Ménaka.
La force française Barkhane qui dispose d’une base à Ménaka, n’est pas intervenue. « Nous n’avons pas été sollicités », explique une source à l’état-major, qui rappelle que Bamako a dénoncé les accords de défense qui liaient les deux pays et qu’il n’y a plus de coopération militaire. Dans ces conditions : pas d’appui de Barkhane, ni pour du renseignement, ni pour des frappes aériennes. Les Français ont d’ailleurs commencé leur désengagement, ils auront définitivement quitté Ménaka « dans quelques semaines ».
Par contre, la Minusma a été sollicitée par l’armée malienne et les casques bleus ont évacué, dimanche, quatre soldats blessés au combat. La Minusma avait déjà annoncé, la semaine dernière, une intensification de ses patrouilles dans et autour de la ville de Ménaka. De source onusienne, des hélicoptères de combat sont en cours de redéploiement à Ménaka pour la protection des civils. Depuis début mars, l’EIGS a tué au moins 264 civils dans la région, selon un décompte onusien. Sans doute beaucoup plus, selon les estimations de sources civiles et sécuritaires locales. Les Nations unies dénombrent également plus de 23 000 déplacés, côtés malien et nigérien de la frontière, depuis le début du mois de mars.
Source: perspectivesmed