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Coupures intempestives de l’électricité : la guerre se prépare contre la pratique

Les années passent, mais le problème d’électricité reste le même au Mali. Depuis quelques semaines, les coupures d’électricité reviennent avec force et deviennent de plus en plus récurrentes à Bamako et dans les capitales régionales. Ces coupures intempestives constatées de jour comme de nuit sont fortement dénoncées par les populations, surtout en cette période de canicule. Comme chaque année à la même période, une équipe de notre rédaction est allée à la rencontre des populations de Bamako qui ont exprimé leur ras-le-bol face à la situation. Reportage !

Ils sont soudeurs, tailleurs, restaurateurs ou encore simples citoyens consommateurs du courant, à ne pas échapper aux nombreux délestages d’électricité en cette période de forte chaleur. Depuis un certain temps, nombreux sont les quartiers de la capitale malienne où les interruptions persistent dans la distribution de l’électricité. Si selon la direction de l’Energie Du Mali-Sa (EDM-Sa), ces problèmes sont liés à des « pannes techniques », il faut tout de même reconnaître que la situation suscite de la colère de certains Bamakois qui sont montés au créneau pour dire « trop c’est trop ».

« Nous sommes fatigués »

Privés du courant pendant les moments où ils en ont fortement besoin, des citoyens qui n’ont cessé d’interpeller les autorités, commencent à se fâcher. Sékou Traoré est un tailleur qui, visiblement, n’en peut plus. « C’est comme une malédiction. C’est une situation qui n’a jamais changé. Depuis que je suis venu au monde, j’ai toujours vu ce problème comme ça et chaque année, il ne fait que s’aggraver. On a l’impression qu’on est condamnés à cela. Mais comment voulez-vous qu’on comprenne cela ? », s’interroge-t-il, avant de faire le point sur la souffrance particulière des tailleurs : « Qui dit tailleur aujourd’hui, dit forcément l’électricité. Nous ne pouvons absolument rien faire sans le courant dans nos ateliers de couture. Nous sommes obligés de mentir aux clients et clientes qui ne nous croient plus sur parole, parce que c’est devenu une habitude. Nous souffrons vraiment dans cette situation. Il faut que cela change. »

Ina Coulibaly dite Ba-Diallo est une femme de ménage. Elle mène en parallèle une activité génératrice de revenus, notamment la vente de crèmes glacées, de jus et de la glace. Pour elle, l’État n’a jamais aidé les débrouillards. « Ça ne m’étonne pas que la situation ne change pas. Tous ceux qui sont sensés travailler pour le changement ne sont pas concernés par ce changement. Du ministre aux directeurs, tout le monde a de groupes électrogènes. Comment des gens qui ne savent pas qu’il y a du délestage, pourront travailler à ce que cela cesse ? Impossible ! Ce qui est déplorable, c’est que dans cette ignorance et dans cette négligence, ils nous pénalisent tous, surtout nous les faibles. Nous qui avons la volonté de mener de petites activités, les autorités doivent tout faire pour nous accompagner directement ou indirectement, mais on voit tout le contraire. Des actes qui ne font que décourager les gens dans leurs initiatives. Cela me choque quand j’imagine qu’un responsable de l’État s’alimente avec du groupe électrogène alors que des gens qu’il est sensé aider souffre à côté », souligne-t-elle.

Vers une révolte !

Las des coupures répétitives, les populations ne veulent plus assister à la comédie et veulent désormais réclamer leurs droits. Déjà, des mouvements et association ont donné le ton. Une grande manifestation est prévue le 28 de ce mois devant la direction de l’EDM. Avant la date butoir, nous avons pu interroger Oumar Maïga, l’un des membres de cette plateforme lors d’un sit-in préparatif organisé le samedi 17 Avril 2021: « On est là pour nous préparer à réclamer nos droits, sans violence. On veut l’électricité sans interruption pour tout Bamako et environnant, la pression ne vise pas seulement EDM, mais aussi toutes les institutions de la République à payer leur consommation, pour une électricité pour tous. Nous sommes fatigués et nous n’allons plus croiser les bras», déclare-t-il.

Une idée que certains riverains soutiennent de passage. «Il faut que tout le monde se rallie à ces jeunes pour en faire une lutte commune. Ce problème n’est date pas d’aujourd’hui et si les Maliens ne font rien, rien ne changera aussi », estime Bocar Traoré, un habitant de Bamako.

Avec des autorités qui estiment être au bout de leurs efforts et une population qui crie son ras-le-bol sur la gestion calamiteuse de l’électricité, il va falloir trouver une issue le plus rapidement possible.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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