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CONTEXTE ECONOMIQUE DIFFICILE : Un facteur aggravant le chômage au Mali

Donner du travail aux jeunes qui sont de plus en plus nombreux à rejoindre le marché de l’emploi, passe par la mise en place des conditions nécessaires pour faire tourner la machine économique.

Or, l’économie malienne est sujette à des problèmes de gouvernance, aux lenteurs administratives et à la corruption. La situation ne date pas d’aujourd’hui. Les facteurs à l’origine de cette crise remontent depuis le renouveau démocratique. Mais un autre phénomène est venu intensifier cette crise, celui de la perte de confiance engendrée par l’instabilité politique du pays.
Ces derniers mois, près de 40% des entreprises maliennes du Bâtiment et des Travaux publics ont été contraintes de cesser leurs activités et de licencier de nombreux salariés pour motif économique (suite à l’absence de commandes, selon un rapport du Conseil national du Patronat malien.
Ce qui a fait baisser la demande de matériaux de construction de 25%. D’ailleurs, certaines cimenteries ont vu leurs ventes baisser sensiblement sur le marché national. Parallèlement, d’autres opérateurs économiques dans d’autres secteurs, à l’image de l’agroalimentaire, ont d’énormes difficultés à faire face à leurs plans de charge dans ce climat de suspicion et face à la frilosité des banques.
Mêmes les services et le commerce qui assurent, pour rappel, 60% du total des emplois (contre 17% pour le BTPH et 13% pour l’industrie, pâtissent de cette situation.
«Nous avons du mal à travailler et à tracer des perspectives», nous confie un homme d’affaires spécialisé dans l’agroalimentaire.
«Heureusement que notre entreprise est diversifiée. Ce qui nous permet de tenir le coup et de compenser certaines activités par d’autres. Mais si la situation persiste, nous serons obligés de passer à la réduction des effectifs», ajoute un autre chef d’entreprise.
Toute chose qui explique que l’économie ne tourne pas et que les perspectives d’intégration dans la vie professionnelle de nombreux diplômés sont bloquées. En plus de la perte d’emploi et des menaces qui pèsent sur des milliers de travailleurs, la création de nouveaux postes s’annonce très difficile dans ce contexte, avec un marché de travail déjà tendu et une précarisation accrue des emplois, ces dernières années.
Etant alimenté par la dépense publique, via la rente des mines et du coton, ce marché est donc sous une forte pression qui risque fort de s’accentuer sous le poids de la croissance démographique.
Il faudra en effet, selon les estimations des experts, créer à l’horizon 2025 plus de 250 000 emplois par an, qui s’ajoutent au taux de chômage. Mais avec des richesses qui proviennent essentiellement de la rente des mines et du coton et les incertitudes actuelles, difficile de faire face à une telle demande.

Dans son dernier rapport, le Fonds monétaire international (FMI) a d’ailleurs mis en garde contre une éventuelle hausse du chômage, lequel devrait passer à 19,8% en 2019 à 25,3% en 2020.
II est clair que le climat défavorable pour l’investissement va sans nul doute se répercuter sur la création des richesses à tous les niveaux.
Dans ce sillage, il faut rappeler justement que les derniers chiffres de l’Institut national des statistiques (INSAT) font part d’une croissance globale du Produit intérieur brut (PIB) de 0,3% au 2e trimestre 2019, contre 1,4% durant la même période de l’année dernière, soit une chute de 1,1%. Les chiffres officiels expliquent justement ce résultat par une baisse du volume de la valeur ajoutée des sociétés minières et une hausse «timide» qui est de 1,8% de l’activité du secteur agricole.
Au plan local d’ailleurs, le monde des affaires roule au ralenti pour ne pas dire qu’il est presque à l’arrêt. Les décisions restent bloquées. Les responsables hésitent à mettre en œuvre certaines mesures, retardant ainsi l’aboutissement de plusieurs projets.

La Rédaction

Source: Le Point du Mali

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