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Conseil de sécurité de l’ONU: le Mali appelé à rejoindre le G5 Sahel

Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu une rencontre le mardi 16 mai sur l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel qui reste une forme de collaboration dont la capacité est faible dans la lutte contre le terrorisme. Appelant à plus d’engagements en faveur de ce regroupement de pays en proie à l’insécurité, des États ont invité le Mali à revoir sa position afin de regagner le groupe qu’il a quitté pour avoir été privé de son droit de présidence aux commandes de l’organisation.

Créé en 2014 par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité contre les terroristes. Depuis 2022, le Mali s’est retiré du groupe pour avoir été privé de son droit de présidence (tournante) aux commandes de l’organisation.
À la création, la Force conjointe du groupe n’a pas pu être pleinement opérationnelle à cause essentiellement de l’absence d’un financement pérenne à son déploiement effectif.
Fonctionnant bon an mal an, le Conseil de sécurité s’est réuni sur son opérationnalisation et a été une occasion d’évaluer les initiatives, de conseiller, de prévenir, mais aussi d’alerter.
À cet effet, la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique, Mme Marha Ama AKYAA POBEE, a concédé que la situation sécuritaire au Sahel était restée préoccupante. Elle est marquée par les chaos orchestrés par les groupes armés non étatiques qui continuent de perpétrer des attaques à grande échelle contre des cibles civiles et militaires et à s’engager dans des confrontations sur le contrôle des ressources et des territoires.
Le début de l’année a été ainsi marqué par un regain d’affrontements entre l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), a précisé la haute fonctionnaire.
La crise sécuritaire, s’est-elle alarmée, ne fait qu’exacerber une crise humanitaire déjà grave. Ainsi, au Burkina Faso, des défis considérables se posent en raison de la violence, avec 4,7 millions de nécessiteux et plus de 2 millions de personnes déplacées, tandis qu’au Mali 8,8 millions de personnes auront besoin d’une assistance en 2023.
Des chiffres qui sont à la hausse dans les deux pays, comparés à ceux de l’année écoulée, les femmes et les enfants constituant les premières victimes de cette situation, a déploré Mme Pobee.
Le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, Éric THIARE, a estimé que la complexité de la situation au Sahel doit interpeller la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité. En dépit des efforts déployés par les pays touchés par la crise multidimensionnelle qui frappe la région, la situation sécuritaire a continué de se dégrader, a-t-il expliqué, jugeant toutefois que le contexte est différent de celui de 2014, année de création du G5 Sahel, et de celui de 2017, année durant laquelle a été établie la Force conjointe pour faire face à l’essor des groupes armés.
Ces dernières années, les attaques armées qui se sont multipliées dans la zone des trois frontières sont perpétrées essentiellement par deux groupes: l’État islamique du Grand Sahara et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Aujourd’hui, la situation est telle que l’on est amené à se demander si l’on n’aurait pas pu éviter ces violences si les appels en faveur d’une opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel avaient été entendus, a souligné M. THIARE.
Selon lui, malgré le problème d’investissement nécessaire pour sa pleine opérationnalisation, la Force conjointe a néanmoins obtenu des résultats sur le terrain, s’est-il félicité avec l’appui logistique dont elle a bénéficié, à la suite de l’accord tripartite conclu en 2018 entre l’ONU, l’Union européenne (UE) et le G5 Sahel, qui prendra fin le 3 juin prochain.
En revanche, pour certains pays dont la France et les USA, l’un des défis importants au Sahel est plutôt celui d’ordre politique et de la bonne gouvernance.
« Le premier défi du Sahel est évidemment d’ordre politique, car il s’agit de renforcer les systèmes étatiques et de consolider la démocratie », a indiqué le Français Nicolas DE RIVIÈRE, tout en plaidant pour que les transitions au Burkina Faso, au Mali, en Guinée et au Tchad soient menées dans les délais agréés.
Dans la même veine, les USA, à travers son délégué Jeffrey DELAURENTIS, ont appelé le Burkina Faso, le Tchad et le Mali à achever leur transition vers des gouvernements démocratiquement élus, notamment à des fins de coopération.
Par ailleurs, M. DELAURENTIS a affirmé rester déçu par la décision du Mali de se retirer du G5 Sahel. À cet effet, il a appelé le Gouvernement de transition à revoir sa position. À ses yeux, les menaces corrélées du terrorisme et de l’extrémisme violent exigent des approches transnationales.
Le représentant du Japon, M. Ishikane KIMIHIRO, pour sa part, a exprimé sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation au Sahel et souligné que le G5 Sahel reste un cadre important pour la coopération régionale, la sécurité aux frontières et le développement. Puis, il a joint sa voix à celles de ceux qui appellent le Mali à revenir dans ce groupe.
Le représentant a ensuite plaidé pour une stabilité politique, qui ne peut résulter que d’institutions démocratiques résilientes et d’une gouvernance responsable, basée sur l’état de droit. Il a appelé en ce sens les autorités du Mali, du Burkina Faso et du Tchad à se préparer à des élections rapides, ouvertes et inclusives, un processus qui doit inclure la participation significative des femmes, des jeunes et des minorités.

PAR SIKOU BAH

Source ; Info Matin

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