Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) a tenu, samedi 9 novembre, au Centre International de Conférence de Bamako, une conférence des cadres sur le dialogue national inclusif. L’écrasante majorité des cadres du parti ont pris part à cette conférence dont les travaux étaient présidés par Bocari Tréta, président du parti. L’objectif de cette conférence était de partager les réflexions du parti sur le dialogue national inclusif avec l’ensemble de ses cadres.
Depuis, 2012 le Mali traverse la crise politico-sécuritaire, la plus grave de son histoire. C’est pour trouver la thérapie appropriée à cette crise multidimensionnelle que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a initié le dialogue national inclusif, dont l’objectif est de permettre à chaque citoyen de s’exprimer et de faire des propositions de sortie de crise. Conformément aux termes de référence, des assises du dialogue national inclusif ont été organisées au niveau des communes, des cercles et des capitales régionales du Mali. Il reste la phase nationale qui se tiendra à Bamako.
Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) qui regroupe des formations politiques de l’opposition a refusé de prendre part à ce dialogue lequel, selon elle, ne répond pas aux critères d’un véritable dialogue national. Autrement dit, l’opposition ne se reconnait pas dans les termes de référence et la procédure d’organisation de ce dialogue. D’où son refus d’y participer. L’une des conditions formulée par l’opposition, c’est d’imposer les recommandations qui seront issues de ce dialogue national à toutes les institutions de la République, y compris le président de la République. Ce qu’a refusé la majorité présidentielle.
Outre le refus de participer au dialogue national inclusif, l’opposition exige un audit sur l’achat des équipements militaires, lequel, à son avis, serait émaillé de corruption. Pour les cadres de l’opposition (FSD), les nombreuses défaites de l’armée malienne sur le champ de bataille, n’ont d’autres explications que la mauvaise gouvernance dont elle fait l’objet par le régime IBK.
Apparemment choqués par ces déclarations de l’opposition, des cadres du RPM ont répliqué.
Selon Bocari Tréta, le dialogue national inclusif est le seul cadre approprié pour tous les vrais patriotes de s’exprimer sur les problèmes du Mali. En refusant d’y participer, ajoute -t-il, l’opposition a montré son vrai visage au malien, celui de putschiste. «De par ses conditions, l’opposition cherche à s’imposer à la majorité. Cela n’existe nulle part dans le monde et nous ne l’accepterons pas. Nous avons compris que l’opposition a perdu dans les urnes et cherche le pouvoir dans la rue. C’est une opposition déstabilisatrice, une opposition putschiste…» a indiqué Bocari Treta, président du parti au pouvoir.
Nacoma Keita, un autre haut cadre du RPM s’est aussi attaqué à l’opposition au sujet de la corruption. Pour lui, ces cadres de l’opposition qui demandent aujourd’hui des audits çà et là sur la gouvernance, ont été déjà vus à l’œuvre face à la corruption, il y a quelques années. Selon lui, ceux qui dénoncent aujourd’hui en se faisant passer pour des saints, sont ceux-là même qui ont bradé le Mali, à travers la privatisation des sociétés d’état et la signature de ‘’mauvaises’’ conventions minières. Les cadres de l’opposition, indique-t-il, sont mal placés aujourd’hui pour parler de lutte contre la corruption, laquelle lutte est en train de devenir une réalité sous IBK. Nacoma Kéita d’ajouter que ce qui se passe, actuellement, au Pôle Economique et Financier montre que le régime actuel s’inscrit entièrement dans la logique de vaincre la corruption. Et de conclure que le RPM dispose des dossiers accablants sur les conventions minières et le bradage des sociétés d’état, des dossiers qui seront remis très prochainement à la justice
Aboubacar Berthé
Malijet