Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) encourage les autorités transitoires à poursuivre un dialogue constructif avec le Secrétaire Général et le Conseil de Sécurité des Nations-Unies pour trouver les compromis nécessaires en vue du renouvellement du mandat de la MINUSMA.
Le PARENA attire l’attention des autorités de transition et de l’opinion publique nationale sur les réalités suivantes :
⁃les militaires originaires des pays d’Afrique représentent 55% des 11 676 soldats déployés sous le drapeau de l’ONU ;
⁃les policiers africains constituent 62% des 1 588 membres de “UN Police” au Mali.
Par ailleurs, la plupart des 306 casques bleus et des fonctionnaires civils des Nations-Unies morts au Mali et pour le Mali sont originaires du Tchad (79 morts), de la Guinée (26 morts), du Togo (26 morts) du Burkina-Faso (25 morts), du Niger (25 morts), d’Égypte (17 morts) et du Sénégal (16 morts).
Le Mali qui a tant bénéficié de la solidarité de l’Afrique et du monde depuis les débuts de la crise multidimensionnelle en 2012 devrait se garder de s’engager dans la voie d’un isolement croissant en nous coupant des pays frères dont la sollicitude à notre égard ne s’est jamais démentie.
En s’inclinant devant le sacrifice de nos FAMa tombés sur le champ d’honneur depuis plus dix ans, le PARENA salue la mémoire de leurs frères d’armes non Maliens qui ont versé leur sang pour que le Mali reste libre et debout !
Les Maliens voueront une reconnaissance éternelle aux héros morts pour notre pays, aux nombreux blessés, à leurs familles, aux gouvernements et aux peuples de leurs pays.
Il n’est pas inutile de rappeler que les charges des 13 264 militaires et policiers, des 1 613 fonctionnaires civils (nationaux et internationaux) et des 179 Volontaires des Nations-Unies (VNU) sont intégralement assurées par les Nations-Unies.
Le PARENA souligne, par ailleurs, que la MINUSMA est au cœur des mécanismes de cessez-le-feu depuis l’Accord préliminaire de Ouagadougou (juin 2013) et de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale (Accord d’Alger, mai-juin 2015). Son retrait brusque risque d’entraîner des conséquences sécuritaires inattendues notamment dans les régions du pays où sont implantées les 12 emprises des casques bleus.
Les conséquences humanitaires d’un départ précipité sont aussi à craindre. La MINUSMA apporte, en effet, un soutien logistique et sécuritaire à la réalisation des programmes d’assistance humanitaire des agences et des ONG. Un retrait brusque des casques bleus perturberait, sans doute, l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations nécessiteuses.
En outre, en dix ans, près d’un millier de projets à impact rapide (réhabilitation et construction de ponts, de centres de santé, d’écoles et de points d’eau) d’une valeur totale de 24 milliards de francs CFA ont été réalisés et directement financés par la MINUSMA pour soulager les difficultés quotidiennes des populations civiles dans plusieurs contrées du pays.
Toutes ces réalités devraient être prises en compte dans le cadre du dialogue en vue du renouvellement du mandat de la mission de l’ONU.
Les griefs du Mali peuvent et doivent faire l’objet d’échanges et de discussions jusqu’à l’atteinte des compromis nécessaires en vue du maintien d’une présence onusienne ayant comme objectifs : la stabilisation, la protection des civils, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, le soutien à la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et le soutien au retour à la légalité constitutionnelle.
Bamako, le 24 juin 2023
Le Comité Directeur du PARENA
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