A travers un communiqué de presse datant du 17 janvier 2020 d’Avocats sans frontières Canada (ASFC) qui nous est parvenu. L’ASFC adresse toutes ses félicitations à la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) pour la tenue de sa première audience publique le 8 décembre 2019. Pour la première fois, des victimes de violations des droits humains ont pu se prévaloir d’une tribune pour témoigner des souffrances qu’elles ont vécues, de même que des conséquences sur leur quotidien et leur communauté.
-Maliweb.net- ASFC est une organisation non gouvernementale de coopération internationale dont la
mission est de contribuer à la mise en œuvre des droits humains des personnes en situation
de vulnérabilité, par le renforcement de l’accès à la justice et à la représentation juridique.
Pour Aristide Nononsi, chef de mission d’ASFC au Mali « L’initiative de la CVJR est à saluer, car elle s’inscrit dans un contexte de recrudescence des violences au Mali et dans la sous-région. La réussite de l’événement démontre que les victimes veulent sortir de leur silence, qu’elles sont prêtes à braver l’instabilité ambiante, et que le Mali est prêt à écouter leur vérité dans une optique d’apaisement et de réconciliation ». En tant que partenaire technique et financier de la CVJR depuis le début de son mandat, en 2015, ASFC se réjouit de cette avancée historique qui a permis de libérer la parole, de contribuer à la vérité, de poursuivre le processus de réconciliation nationale et de favoriser l’instauration d’une paix durable.
Représentativité et inclusion au cœur du processus de réconciliation
Cette première audience constitue une étape cruciale pour la poursuite de la démarche de
justice transitionnelle en cours au Mali, un processus dont la CVJR est devenue une actrice
incontournable depuis le début de ses activités en 2015. « Les récits entendus rappellent que le respect des droits humains demeure essentiel à la paix et à la réconciliation. Il était alors important que le choix des victimes soit pleinement représentatif de la diversité des périodes temporelles, des zones géographiques, des types de violences et des catégories d’auteurs institutionnels auxquels s’intéresse la CVJR dans l’exercice de son mandat », ajoute M. Nononsi. Rappelons que cette première audience a permis à la CVJR de se pencher sur différentes formes d’atteintes au droit à la liberté, dont la détention arbitraire et l’enlèvement. Rappelons que les privations arbitraires de liberté, qu’elles soient du fait des forces de sécurité nationale ou des groupes armés, ont entraîné des atteintes importantes à l’intégrité physique et psychologique des individus, en particulier les femmes et les filles.
Le travail de mobilisation doit se poursuivre en 2020
La CVJR a annoncé la tenue de cinq autres audiences publiques dans le courant de l’année
2020. Elles porteront sur d’autres types de violations graves des droits humains infligées par
des acteurs armés depuis l’indépendance en 1960. ASFC se réjouit particulièrement qu’une de ces audiences soit consacrée aux violations des droits humains des femmes et des filles. Elle encourage toutefois la CVJR, au cours des prochaines audiences, à faire plus de place aux témoignages de femmes, qui étaient minoritaires parmi les victimes invitées à prendre la parole lors de la première séance. ASFC poursuivra son engagement envers la CVJR et les organisations de la société civile malienne dans leurs efforts de plaidoyer auprès des autorités afin qu’elles puissent exprimer les besoins et les attentes des victimes de violations des droits humains. ASFC invite les autorités maliennes et la communauté internationale à soutenir les démarches de la CVJR et les actions mises en place pour favoriser l’accès des victimes à la vérité, à la justice et aux réparations.
Bokoum Abdoul Momini
Soure: Le Carréfour