La capitale Cubaine, La Havane a accueilli du vendredi 15 au samedi 16 septembre, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement du G77+Chine, groupe formé par une centaine de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Pour l’occasion, le ministre d’État, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maïga représentant le président de la Transition, Chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta a abordé la fameuse question des élections au Mali.
Un Sommet extraordinaire du groupe 77 plus la Chine a eu lieu du 15 au 16 septembre, à La Havane, à Cuba. La rencontre a enregistré la présence du ministre d’État, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye MAÏGA, représentant le président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta.
Dans son allocution, le ministre d’État a indiqué que le Mali souscrit pleinement à l’esprit et à la lettre du thème retenu pour le Sommet extraordinaire de La Havane, à savoir « les défis actuels du développement : le rôle de la Science, de la Technologie et de l’Innovation », qui permettra, selon lui, de renforcer « notre résilience pour relever les principaux défis », présents et futurs, auxquels les Etats membres du Groupe font face. « Il nous appartient d’œuvrer à plus de justice dans la diffusion de la science dans le monde », dit-il.
Aussi, le ministre Abdoulaye Maïga a exprimé la volonté du Mali à coopérer pour un développement des sciences afin de faire face aux défis du développement durable. « Après avoir lancé en 2017, le Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation technologique, le Mali se positionne sur le développement des technologies, avec la création prochaine d’un pôle scientifique et technologique, dont le premier pan sera le Centre d’Intelligence artificielle et de Robotique », déclare-t-il.
Par ailleurs, souligne le ministre Maïga, le Mali se félicite de la tenue de ce Sommet, au moment même où le monde se remet progressivement des conséquences de la pandémie du COVID-19 et « au moment où nous entamons la décennie d’action pour l’atteinte des Objectifs de développement durable en 2030 ».
Ce Sommet est une occasion opportune, selon lui, de non seulement faire le bilan « de nos réalisations, mais aussi et surtout, de renouveler notre détermination commune à redoubler d’efforts pour relever les nombreux défis qui entravent encore le développement de nos pays ».
Rappelant l’importance du thème qui s’intitule : « Les défis actuels du développement », le ministre d’État, souligne qu’il invite tous les Etats à constamment penser au nexus sécurité-développement-paix. « Cette orientation est d’autant plus justifiée que le Mali traverse, depuis janvier 2012, une crise multidimensionnelle sans précédent, consécutive notamment à l’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011, qui a provoqué la plus grave instabilité dans la région du Sahel, jadis havre de paix, de tolérance et de vivre-ensemble », a-t-il laissé entendre.
En outre, il signifie que ce contexte particulièrement difficile est aggravé par l’impact néfaste du changement climatique, la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire. S’y ajoutent, estime-t-il, les conséquences de la crise sanitaire du COVID-19 qui continuent d’impacter négativement les efforts déployés par les Gouvernements, pour l’atteinte des Objectifs de développement durable.
Lutte contre le terrorisme et Retour à l’ordre constitutionnel
Pour faire face aux défis sécuritaires, humanitaires, de développement et de Gouvernance, précise le ministre Abdoulaye Maïga, le Mali, a entamé plusieurs réformes institutionnelles et politiques visant à refonder l’Etat et à jeter les bases d’une gouvernance vertueuse, inclusive et participative de toutes les composantes du pays dans la gestion des affaires publiques.
« Dans cette perspective, je suis heureux de souligner que le Mali s’est doté, le 22 juillet 2023, d’une nouvelle Constitution, qui consacre sa IVe République, après la tenue d’un référendum bien organisé. N’avons-nous pas ici, la preuve incontestable de la volonté des plus hautes Autorités du Mali de revenir à un ordre constitutionnel refondé et apaisé ? A présent, le Gouvernement s’attèle à l’organisation, dans les mois à venir, des élections générales », a affirmé l’ancien Premier ministre par intérim.
De surcroît, le ministre Abdoulaye Maïga a souligné que parallèlement, le Gouvernement continue de travailler au renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité, afin de leur permettre d’accomplir leur mission régalienne de défense du territoire national et de protection des populations et des biens. Les efforts consentis dans ce domaine donnent des résultats très appréciables : « Plusieurs terroristes et leurs sanctuaires ont été neutralisés ou détruits ; des armes, des munitions et des moyens de communications saisis ; plusieurs terroristes, dont des chefs arrêtés ». Il poursuit en remerciant chacun des pays membres du Groupe des 77 plus la Chine pour le rôle qu’ils ont joué dans la lutte contre l’insécurité au Mali, aussi bien dans un cadre Bilatéral que Multilatéral. « En outre, nous prions constamment pour toutes les victimes de l’insécurité au Mali », relate-t-il.
Ainsi, il a fait savoir que ces résultats tangibles sont le fruit de la détermination et de l’engagement du Peuple malien, exprimés lors des Assises Nationales de la Refondation, qui ont été l’occasion de faire le diagnostic du pays et de formuler des recommandations pertinentes, dont l’application assurerait un avenir radieux pour le Mali.
Le Mali salue « la résilience du Peuple cubain soumis à un embargo injuste… »
Saisissant l’occasion, il a tenu à saluer, au nom du Gouvernement malien, la résilience du Peuple cubain soumis à un embargo injuste et a appelé à y mettre un terme. « Mon pays, le Mali a toujours soutenu les différentes résolutions des Nations unies et de l’Union africaine appelant à une levée de ce blocus. Dans le même ordre d’idée, j’ai le regret de vous informer que des mesures d’embargo similaires sont conçues et exécutées par des Organisations africaines contre des populations africaines », regrette-t-il.
En effet, rappelle-t-il, la décision souveraine de prendre son destin en main, a valu au Mali 7 mois de sanction illégales, illégitimes et inhumaines de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), alors même qu’elles ont assisté en spectateurs à la détérioration de la situation sécuritaire dans le Sahel. « A l’analyse, il est important de souligner que ces organisations qui ont « perdu le Nord » ainsi que la boussole, ont réédité leur triste exploit au Burkina Faso et le font actuellement contre le Peuple frère du Niger, sous la pression d’entités extérieures », indique-t-il.
« L’implication active de la France » dans l’insécurité au Mali
Dans son discours, le ministre d’État, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, a accusé la France d’être impliquée activement dans l’insécurité au Mali. « L’insécurité au Mali reflète une autre triste réalité qui est celle de l’implication active de la junte française au service de l’obscurantisme dans la promotion du terrorisme au Sahel », martèle-t-il avant de rappeler que, depuis le 15 Août 2022, le Mali a introduit auprès du Conseil de Sécurité des Nations unies, une demande, pour présenter à l’opinion des preuves accablantes contre la France. « Au nombre des actions récentes hostiles de cette junte contre le Mali, nous pouvons citer notamment, les manœuvres illégales pour retarder ou empêcher le traitement de nos demandes de financement dans plusieurs Institutions financières, ou encore la libération de terroristes dans la zone des trois frontières, en dehors de tout cadre judiciaire et à l’insu des Etats du Sahel, pour perpétrer plus d’actions terroristes », a-t-il déclaré. Il ajoute : « à ce sujet, nous constatons que les récents soubresauts terroristes ont une corrélation avérée avec ces libérations extrajudiciaires de terroristes ».
Ibrahim Djitteye
Source : LE PAYS