Au lendemain de la liberté sous contrôle judiciaire accordée à leur client, le collectif des avocats constitué pour la défense de Ras Bath, a animé une conférence de presse à la maison de la presse. L’objectif était d’échanger avec les hommes de médias sur les raisons de l’interpellation de leur client qu’ils jugent d’ailleurs injustes.
Ce vendre 19 août, le collectif, constitué de Maître Malicki, Maître Touré et Maître Siriki Zana Koné, a d’abord félicité la presse dans son ensemble pour le soutien accordé au dossier de l’animateur Ras Bath. Et après observé une minute de silence en la mémoire des disparus et blessés des évènements du mercredi.
‘’Sérieux, patriote, engagé au service de la nation présenté aujourd’hui comme l’ennemi de la République’’. Voilà en quelques mots le sort réservé à Ras Bath dépeint, d’entrée de jeu, par Maître Malicki. Selon lui, l’interpellation de leur client, sous ordre du Procureur Général, n’est qu’un boucan. Interpellé, liberté et placé sous contrôle judiciaire, les faits reprochés à Rasta ne tiennent pas : outrage à la pudeur, violation des dispositions des articles 144, 147, 148, 149 etc. pour avoir outragé l’ancien PG Daniel Tessougué… assener des paroles à démoraliser les forces armées etc. tout cela n’est que contre vérité et ‘’le dossier est vide’’. Mais l’avenir nous en dira plus. A commenté Maitre Malicki.
Quant à Maître Touré, il a retracé les faits. Tout est parti d’un seul chef d’inculpation : ‘’propos injurieux à caractère sexuel’’ à l’endroit du prêcheur Bandiougou. Selon Maître Touré, les faits remontent au mois de ramadan. Tout le monde se rappelle que Rasta dénonçait certaines pratiques des prêcheurs spécialistes en sciences occultes. Sur les antennes des radios, ils confirmaient avoir des médicaments contre beaucoup de malaises sociaux et même des stylos magiques capables de faciliter l’admission d’un candidat à un examen. Alors Rasta était contre ces faits et a même interpellé les autorités compétentes, ministres de la santé, de la justice, de l’éducation etc. Après cela, le prêcheur Bandiougou s’en est pris à l’animateur avec des propos malsains. Rasta en réponse aux injures du prêcheur lui a d’ailleurs fait des bénédictions. Entre les deux, qui a alors fauté ? S’interroge Maître Touré. Il condamne cette injustice et dénonce aussi le délai pris par le PG avant d’ouvrir une telle action judiciaire. Les faits se sont passés fin mai début juin et c’est en août qu’on ouvre une quête pour motif de déstabiliser l’ordre public.
Selon Maître Touré, les faits ont été requalifiés. 57 questions ont été ajoutées dont l’affaire du maire de Gao, le gouverneur du District de Bamako, le Chef d’Etat-major général des armées etc.
Le client a été entendu le jeudi soir par un juge du tribunal de la commune IV et Rasta a répondu aux 57 questions en trois séries de question. A savoir : sa profession, ses propos et encore ses propos à l‘endroit d’un agent public et une dame.
Maître a remercié la gendarmerie pour leur avoir facilité l’accès à leur client (du camp I jusqu’au second lieu tenu secret avant la libération). Il a aussi souligné que la commission des avocats a été élargie en associant des collaborateurs à l’accusé notamment Etienne Fakaba Sissoko, Master Soumy, M. Touré et Yelimadi Sissoko afin de trouver rapidement une solution à la situation.
Maître Siriki Zana Koné a rassuré que leur client se porte bien. Malgré la situation, il a le moral en fer et est plus que jamais engagé à poursuivre son combat de patriote pour un Mali juste. Ce qu’il a déploré, c’est le qualificatif d’injures synonyme de ‘’trouble à l’ordre public’’. Si tel est le cas, certains exercent dans ce sens depuis 2008 et n’ont jamais troublé l’ordre public. Comment expliquer cela ?
Maître Koné estime que nous devons interroger l’histoire. Toutes les personnes qui ont tenté d’éclairer sont tombées.
Boubacar Yalkoué
Source : Le Pays