Le Collectif des Associations Musulmanes du Mali projette d’organiser une grande marche dans les jours à venir pour soutenir les forces armées du Mali. Dans une déclaration, ce collectif présidé par notre confrère Mohamed Kimbiri, interpelle la France à travers sa force d’occupation Barkhane par rapport à un certain nombre de questionnements : au nom de quel droit l’armée française peut-elle agir solitairement sans collaborer avec les forces maliennes au nord du Mali? Pourquoi refuser le partage de l’information pour éviter un tel carnage, une telle tragédie ? Bien que le campement soit un camp d’entraînement terroriste, la France allait-elle agir si les otages étaient français ? Refuser le terme bavure n’est-il pas un moyen de légitimer l’assassinat de nos vaillants militaires ? Qu’est-ce que notre pays n’a pas fait pour obtenir la libération des otages occidentaux et surtout français souvent au prix de la libération de dangereux terroristes ? Serge Lazarevic en décembre 2014 en échange de plusieurs terroristes emprisonnés y compris Mohamed Ali Wadossen. Encore, un autre français Pierre Camate a été relâché en 2011 en échange de cinq (5) terroristes : 2 Algériens, 2 Mauritaniens, et 1 Burkinabé. Pourquoi la France nous paye aujourd’hui en monnaie de singe malgré ces lourds sacrifices consentis par notre pays ? L’opération Barkhane a-t-elle des desseins inavoués ? Lisez plutôt la déclaration.
Ce lundi 23 octobre 2017 restera une date éhontée dans les annales de l’histoire de la France avec le Mali par l’assassinat des militaires maliens, otages des terroristes. La question qui revient sur toutes les lèvres est celle relative à une recolonisation ou une occupation du nord du Mali par la France à travers des scénarii entre autres : « le Mali, est aujourd’hui victime d’un complot français », « la situation d’insécurité actuelle du Mali arrange la France », « la France a déjà commencé l’exploitation de certaines ressources minières du nord », « tant que le Mali restera sous la coupole française, cette situation demeurera », « la France, l’ennemi n°1 du Mali », et que sais-je encore ?
Dans la nuit du 23 au 24 octobre, dans la région de Kidal, aux alentours d’Abeibara, un présumé raid antiterroriste de l’armée française, une opération appuyée par des avions et des hélicoptères, a fait plusieurs morts. Curieusement des victimes dont l’identité est sujette à des interrogations étaient bien des militaires maliens, otages depuis plusieurs mois des groupes terroristes.
Il y a quelques jours, l’opinion malienne a pris connaissance des photos des militaires maliens détenus en otage par un présumé groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, l’organisation d’Iyad Ag Ghali. Et pour l’armée malienne, documents à l’appui, des militaires figurent bien parmi les victimes. Thèse d’ailleurs soutenue par un communiqué du ministre malien en charge de la défense après avoir reçu le mardi 31 octobre 2017 l’Ambassadrice de la France au Mali accompagnée du général représentant la force Barkhane : « Suite à une opération anti-terroriste menée par les forces Barkhane le lundi 23 octobre 2017 aux alentours d’Abeïbara, des militaires maliens détenus par des terroristes ont trouvé la mort ».
Pour disculper la France de son forfait, le terme bavure fut utilisé par un certain nombre de medias. Comme chaque mot a son pesant d’or, du côté français, on est catégorique et on dément toute bavure. C’est bien un campement terroriste, un camp d’entraînement qui a été touché.
Nous, Collectif des Associations Musulmanes du Mali, interpelons la France à travers sa force d’occupation Barkhane par rapport à un certain nombre de questionnements. Par rapport au nord, au nom de quel droit l’armée française peut-elle agir solitairement sans collaborer avec les forces maliennes? Pourquoi refuser le partage d’information et de communication pour éviter un tel carnage, une telle tragédie ? Bien que le Campement soit un camp d’entraînement terroriste, la France allait-elle agir si les otages étaient français ? Refuser le terme bavure n’est-il pas un moyen de légitimer l’assassinat de nos vaillants militaires ? Qu’est-ce que notre pays n’a pas fait pour obtenir la libération des otages occidentaux et surtout français souvent au prix de la libération des dangereux terroristes ? Serge Lazarevic en décembre 2014 en échange de plusieurs terroristes emprisonnés y compris Mohamed Ali Wadossen. Encore, un autre français Pierre Camate a été relâché en 2011 en échange de cinq (5) terroristes : 2 Algériens, 2 Mauritaniens et 1 Burkinabé. Pourquoi la France nous paye aujourd’hui en monnaie de singe malgré ces lourds sacrifices consentis par notre pays ? L’opération Barkhane a-t-elle des desseins inavoués ?
La tragédie au quotidien de l’armée malienne à travers ces attaques, ces mines, ces mépris, ces banalisations, ces trahisons, méritent aujourd’hui une attention particulière de la part de la société civile malienne.
Cette hécatombe dans les rangs de l’armée malienne n’interpelle-t-elle pas une réaction plus spontanée et plus vigoureuse de notre part ?
De ce qui précède, le Collectif des Associations Musulmanes du Mali a décidé dans un court délai, par une grande mobilisation à l’échelle nationale, l’organisation d’une grande marche de colère et de protestation sur tous les sites français et spécifiquement sur l’Ambassade de France à Bamako en soutien à notre vaillante armée pour ses sacrifices consentis. Trop, c’est vraiment trop. Nos vaillants militaires en ont payé de lourds tributs de la fourberie française.
Nous exigeons de la France pyromane la reconnaissance de son forfait, sa condamnation et la présentation des excuses au peuple malien dans cette tragédie.
Le Collectif des Associations Musulmanes du Mali sait compter sur la solidarité et la mobilisation du peuple face au danger qui plane sur notre cher pays et invite le grand public à la pleine compréhension du bien-fondé de son action.
Nous nous inclinons devant la mémoire de tous les vaillants militaires tombés sur les champs de l’honneur et présentons nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes et prompt rétablissement aux blessés.
Le Président
Mohamed KIMBIRI
Le Challenger