Ils ont créé, développé ou coaché des entreprises, des fonds, des organisations, des banques centrales, des Trésors publics, des ministères des Finances. Leur point commun, avoir changé la vie des centaines de milliers de personnes ou inventé des concepts, développé des idées capables de projeter l’Afrique dans la quatrième révolution. Comme c’est le cas lors de chaque mois de décembre, Financial Afrik vous présente ces héros qui n’occupent pas forcément les premières pages des journaux mais constituent, à coup sûr, la cheville ouvrière de la transformation économique et sociale de l’Afrique.
Kome Cesse
Les hôtels (les Radisson Blu Bamako et Abidjan) sont plus connus que lui. Car Komé Cessé est d’un naturel discret. Parti de rien, l’enfant du village de Koira, au Mali, un temps cireur de chaussures dans les rues d’Abidjan, a su développer ses affaires dans le négoce du textile entre le Libéria et la Côte d’ivoire et entrer dans le cercle fermé de l’hôtellerie de luxe.
En peu d’années, il s’est hissé au firmament des hommes d’affaires de la sous-région. “Je suis Soninké. Chez nous, il y a des valeurs fondamentales comme le respect de la parole donnée, mais également le sens de l’épargne. En somme, je crois que ma recette a été de ne jamais oublier d’où je viens”, déclarait-il dans un entretien avec Financial Afrik. De nouvelles ouvertures sont prévues en 2019.
Binta Touré Ndoye
Avec l’année 2018, Oragroup a entamé la plus grosse OPV à la Bourse d’Abidjan. Ainsi, trois ans après la prise de fonction de Binta Ndoye Touré en tant que directeur général, cet événement marque l’accélération de la mutation d’Oragroup, d’une petite banque sous-régionale à une grande banque panafricaine. “Notre entrée en bourse qui est la plus importante sur le marché boursier de la BRVM depuis sa création, correspond pour nous à un moment très stratégique de notre institution. 2018 représente le 10ème anniversaire de l’entrée dans notre capital d’ECP (Emerging Capital Partners, ndlr). 2018 correspond également à l’affichage d’une ambition très forte pour l’Afrique, pour une présence encore plus marquée. L’entrée en bourse correspond à un moment stratégique pour lever des fonds destinés à poursuivre une croissance encore plus forte, à servir nos clients, et destiné surtout à financer le secteur économique de nos pays de présence” déclarait-elle à Financial Afrik. Binta Touré Ndoye a effectué la première partie de sa carrière au sein du Groupe Ecobank. Elle a été notamment Directrice Générale d’Ecobank Mali (2007) et en charge des projets stratégiques du Groupe (2013). De nationalité malienne, elle est titulaire d’un MBA en Finance et en Économie Internationale et de Développement (University of Central Oklahoma).
Mohamed Kagnassy
Mohamed Kagnassy est le PDG de West Wind SA, une société présente en Afrique de l’ouest et du centre dans les domaines des mines et de l’agriculture. Membre d’une famille malienne qui a fait ses preuves dans l’agribusiness, Mohamed Kagnassy est également conseiller en développement rural auprès du président Alpha Condé.
Convaincu que “seule une agriculture moderne peut accroître les revenus des paysans et contribuer à une croissance soutenue”, Il met la technologie et l’innovation au service du monde rural en créant la plateforme digitale Kobiri. Une application mobile destinée aux cultivateurs et éleveurs guinéens qui peuvent aujourd’hui facilement accéder aux moissonneuses-batteuses, tracteurs, engrais, bétails, produits vétérinaires, inséminations… Une première en Afrique de l’Ouest.
Aliko Dangote
En 2013, Aliko Dangote fut le tout premier entrepreneur africain à atteindre une fortune de 20 milliards de dollars. En 2016, le nigérian poursuivait ses investissements en lançant Sun Trust, une banque à 100% digitale. Premier cimentier africain, Dangote veut introduire sa compagnie, Dangote Cement, à la Bourse de Londres, courant 2019. La Société est cotée à la Bourse de Lagos pour une valorisation de 9,6 milliards
de dollars.
Mossadeck Bally
En 25 ans, ce malien né à Niamey a construit le premier réseau hôtelier d’Afrique francophone. L’aventure de l’homme d’affaire dans le monde de l’hôtellerie a débuté en 1993 par le rachat du Grand Hôtel de Bamako mis en vente par le gouvernement malien. La chaîne hôtelière Azalaï est présente aujourd’hui au Mali, en Guinée, au Burkina, au Bénin, en Mauritanie et bientôt au Sénégal et dans d’autres pays de l’Afrique de l’ouest. “Notre but, c’est d’être présents dans les huit pays de l’UEMOA, puis de nous étendre au Ghana, et au Nigeria”, déclarait-il à la presse.
Mohamed El-Kettani
Mohamed El-Kettani aura été, sur la base de l’expansion géographique et des emplois créées sur le continent, le plus panafricain des banquiers maocains. Sous son leadership, Attijariwafa Bank est devenu la première banque de l’Afrique du Nord et de la zone CFA.
Entamée en 2008 avec l’acquisition de BIM.SA, l’aventure africaine se poursuit désormais en dehors des zones francophones de confort. Après le coup de maître que fut la reprise, en 2017, de Barclays Egypt, intégrée entièrement dans le périmètre du groupe, de nouvelles acquisitions s’annocent en Afrique de l’Est. L’Ethiopie, le Kenya et le Rwanda sont dans le viseur. Diplômé de l’ENSTA – Paris Tech, Mohamed El-Kettani est un cadre maison qui a participé activement à la fusion entre BCM et Wafa Bank, le big bang du renouveau bancaire marocain, qui donnera naissance à Attijariwafa Bank à l’orée de l’année 2004. D’abord directeur général des pôles banque de la grande clientèle et de l’international et banque d’investissement et directeur de la planification du programme de fusion de AWB, il devient logiquement président-directeur général en 2007.
Aujourd’hui-Mali