Bokary Maba Coulibaly, un vieux chasseur d’environs 80 ans a été enlevé depuis plus d’un mois dans son village, à Barakabougou, Arrondissement de Monepebougou, Cercle de Macina, dans la Région de Ségou, par ses pairs. Son crime, à en croire ses proches, son refus de participer à la chasse à l’Homme lancée contre les Peulhs dans cette localité».
Depuis quelques jours, une délégation de chasseurs de Monepebougou, conduite par le Vice-président de la confrérie de cette localité, Siaka Coulibaly séjourne à Bamako. Le but de cette mission, selon Siaka Coulibaly, est d’interpeller les Responsables nationaux de cette confrérie à Bamako afin d’intercéder auprès d’autres chasseurs du Cercle de Macina qui ont, selon lui, enlevé un vieux chasseur du nom de Bokary Maba Coulibaly, âgé de 79 ans. Le vice-président de la confrérie révèle que « le vieux » était depuis plusieurs semaines, avant son enlèvement, dans le viseur d’autres membres de leur confrérie qui lui reprochaient d’avoir opposé un refus catégorique de participer à «la croisade contre les peulhs au nom de la lutte contre le terrorisme».
«C’est vrai, le vieux qui a été enlevé a la même position que moi dans la lutte contre le terrorisme puisqu’avant son enlèvement, il a dit au village que ni lui ni aucun membre de sa famille ne prendra part à la milice de lutte créée pour lutter contre les peulhs, car pour nous, le rôle d’un chasseur c’est d’abattre des animaux et non des êtres humains. Ces propos ont provoqué l’ire de certains de notre confrérie qui trouvent sa position clémente envers les peulhs qu’eux associent aux djihadistes», a expliqué Siaka Coulibaly. Et il précise davantage: «C’est au terme de cette rencontre que des membres de cette confrérie venant d’autres localités se sont regroupés quelques semaines plus tard pour venir l’enlever au village et tuer quatre peulhs qui s’y trouvaient avant de vandaliser leurs biens ». Ce n’est pas tout, a ajouté Siaka Coulibaly, le frère du Vieux parti intercéder auprès des chasseurs pour qu’ils puissent le libérer a été aussi retenu.
Pour son fils Barema Coulibaly dit Mama, cela fait environ 31 jours que les deux n’ont pas donné signe de vie.
«Nous avons pris attache avec les autorités administratives et les forces de l’ordre que ce soit au niveau de Macina et de Ségou, mais jusque-là aucun résultat. Pire, notre village dans lequel ces tueries et ces enlèvements se sont produits se situe à 14 km d’un Détachement de l’Armée qui se trouve à Monepebougou», a ajouté le fils du Vieux qui interpelle une fois de plus les autorités nationales à se mobiliser pour retrouver son père et son oncle paternel.
«Les autorités sont en train de faire la promotion du vivre ensemble, que nous rejetons la stigmatisation et ce sont ces messages que mon père véhiculait qui lui ont coûté fatalement», a poursuivi Barema Coulibaly.
Par ailleurs, à Bamako, la Délégation reçue par l’Association Yiriwere Pulaaku (association pour le développement de la communauté peulh) n’a ménagé aucun effort afin de les accompagner dans leurs démarches.
Oumar Diakité : LE COMBAT