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CEDEAO : Bamako et Conakry dans le collimateur

À l’issue de leur sommet extraordinaire, déroulée a accra, le jeudi 16 septembre 2021, les chefs d’état et de gouvernement des 15 pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont réitère des exigences à l’encontre des juntes guinéenne et malienne avec, à l’appui, des menaces de prise de nouvelles sanctions plus graves.

À l’encontre de Conakry, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest exige une transition de six (6) mois pour le retour à l’ordre constitutionnel puis exige la libération sans conditions de l’ancien Président Alpha Condé, renverse le 5 septembre dernier. Cela, sous peine des sanctions plus drastiques au lieu de celles dites ciblées prises à l’encontre des nouveaux Dirigeants militaires et les membres de leurs familles.

Des mesures qui énervent le Colonel Mamady Doumbouya et son équipe dont les actes posés jusque-là continuent  de susciter l’adhésion  massive des Guinéens de l’Intérieur et de l’Extérieur.

En guise de réactions, les nouvelles Autorités guinéennes, comme l’avait fait savoir le feu Président Général Lansana Conté à l’époque, qualifient l’organisation sous-régionale d’un « Syndicat de Chefs d’Etat » et alertent qu’elles n’ont de compte à rendre qu’au Peuple de Guinée.

Pour sa part, l’opinion nationale et internationale estime à l’unanimité que les différentes Commissions des Droits de l’Homme et des Chefs d’Etat de la CEDEAO ne mérite d’aucune crédibilité. Pour preuve, récemment, les membres d’une Délégation de haut rang de la plus prestigieuse Institution sous-régionale dépêchées pour baliser le terrain des négociations avec les nouvelles Autorités pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel et la libération du désormais ancien             Président Alpha Condé, ont été hués à leur descente d’avion à l’Aéroport international Gbéssia-Conakry.

De l’électricité dans l’air   

Concernant la junte malienne, la CEDEAO affiche également son opposition farouche à la tenue des Assises nationales de la Refondation annoncée par l’actuel Gouvernement de la transition au détriment des Elections Générales dont le déroulement respectif couvre la période de février au mois d’avril 2022.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement, par la voix du Ministre nigérien des Affaires Etrangères exprimé, le vendredi dernier, sur les antennes de nos confrères de RFI, qualifient de diversion la tenue de ces Assises nationales considérée par le Gouvernement de Dr Choguel Kokalla Maïga comme prioritaire, un passage obligé. Bref, la CEDEAO s’est ouvertement prononcée contre toute idée de décalage du mandat de 18 de la période transitoire et brandit des sanctions économiques intégrales et fermes contre le Mali au cas où le délai du processus électoral fixé à l’époque de Bah N’Daw serait repoussé ou l’on serait tentée de confisquer le Pouvoir.

Sur tout autre plan, le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement s’est ouvertement opposé au déploiement éventuel des mercenaires russes dans l’espace CEDEAO afin d’éviter l’aggravation de la crise sécuritaire sévissant dans le Sahel et son embrasement dans l’ensemble de la Sous-région. Certes, le Mali, étant un Etat souverain, a droit d’élargir ses domaines de coopération (économique, politique, diplomatique, technique, scientifique, sécuritaire, militaire) avec tous les pays du monde. Mais, pourvu que cette coopération soit légale et non porteuse des risques de déstabilisation perceptible au point de détériorer le climat de paix, de stabilité, de sécurité et de cohésion interne d’antan des autres Etats de la Sous-région. Ce qui présage de l’électricité dans l’air entre l’Organisation sous-régionale et Bamako.

Enfin, pour contrecarrer le phénomène de coups d’Etat marquant le retour des Kaki sur la scène politique sous-régionale, le Sommet a fait une prise de conscience par rapport aux actes de violation des Constitutions par certains Présidents de la République (comme Alpha Condé de Guinée) pour se maintenir à tout prix au pouvoir. Dans leurs Déclaration finale, les participants à ce Sommet d’Accra ont, pour une première dans les Annales de la CEDEAO, projeté un plan d’actions dans ce sens.

Quoi de plus logique, dans la mesure où en Guinée, par exemple, le coup d’Etat du 5 septembre 2021, même s’il est illégal, semble tout à fait légitime. Légitime en ce sens que lorsque le Président Condé déçu faisait sauter l’Article de la Loi fondamentale limitant le nombre de mandats à la tête de son pays, aucune Instance compétente de la CEDEAO n’a émis aucune réaction. D’où, actuellement, l’Institution ne peut donner de la voix contre la junte guinéenne qu’à travers des condamnations de principes et des menaces sur le bout des lèvres. Pire, au fond, les Autorités de la Sous-région n’ont même pas la même approche dans la demande de libération de leur ancien homologue Alpha Condé.

Djankourou

Source: L’Aube

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