Le 17 janvier dernier, a eu lieu l’élection des membres consulaires devant procéder au renouvellement du bureau de la Ccim. A l’unanimité, les différents acteurs ont décidé de faire prévaloir le consensus pour renforcer le tissu économique, déjà fragilisé par une crise économique et sanitaire sans précédent. C’est ainsi que des candidats potentiels, à l’image de Boubacar Tandia dit Sancho, ont décidé de se retirer en faveur de celle de Youssouf Bathily. Mandiou Simpara, Amadou Djigué, Babou Yara, Oumar Niangadou alias Petit Barou, Tahirou Sy, Soya Golfa, Ibrahim Diawara, PDG du groupe Ibis, bref le gotha de l’économie nationale se sont tous inscrits dans cette dynamique. En attendant la convocation du collège électoral par le ministre, surgit du bois Sanou Sarr, ancien président de la Ccim de Kayes, aujourd’hui en difficulté financière. Dans l’après-midi du vendredi 20 février, il annonce sa candidature à l’hôtel Radisson. Selon plusieurs témoins, cette candidature solitaire contre la volonté générale cache une opération de chantage qui ne dit pas son nom.
Les faits
Pour comprendre la démarche de Sanou Sarr, il faut remonter à l’époque où Jeamille Bittar présidait aux destinées de l’institution consulaire. A cette époque-là, Sanou Sarr aurait construit un bâtiment sur une parcelle de la Ccim, en face de l’Assemblée nationale, dans le grand marché. Il aurait évalué lui-même l’investissement à 260 millions de F CFA. Et aurait voulu que la Ccim lui rembourse ce montant. Quand le président Bittar lui a demandé les pièces justificatives (convention d’autorisation de construire à lui décernée par la Ccim, un bon de commande, l’expertise d’évaluation du coût du bâtiment, entre autres), Sanou Sarr, ne les disposant, s’est alors calmé. Durant tout le mandat de Bittar, il n’a plus réclamé un rond à la Ccim. A la mise en place du Collège transitoire qui a mis fin au règne de Bittar, il ressurgit pour demander au bureau provisoire de payer ses 260 millions. Il sera buté à une fin de non-recevoir. On lui a tout simplement demandé de fournir les documents justificatifs de l’existence d’une créance. Il abandonna son projet encore une fois.
A l’élection du bureau dirigé par Youssouf Bathily, Sarr revient à la charge avec la même doléance. Il ne trouvera pas meilleure réponse que les dernières. Il s’est tu depuis lors. A l’annonce de l’élection d’un nouveau bureau, cinq ans après, revoilà Sanou Sarr, pour qui c’est le moment, ou jamais, de se faire payer les prétendus 260 millions. Selon les informations recueillies auprès de sources, Sarr était pour le consensus. Devant le refus de Youssouf Bathily de ne pas solder une facture injustifiée, Sarr se retourne la veste et brandit une candidature contre celle du président sortant. Contacté par nos soins, Bathily n’a pas voulu faire de commentaire et se dit très surpris qu’on est eu cette information qui est supposée n’être connu que des membres consulaires. Par contre, après l’annonce de sa candidature, Sanou Sarr, joint au téléphone, justifie sa candidature par le fait qu’il est insatisfait de la gestion de l’équipe sortante. Il argumente que la Ccim ne joue plus son rôle et ne défend plus les intérêts des ressortissants de la Ccim. Et lui, Sanou Sarr ayant le droit de postuler pense être une alternative pour ce qu’il appelle le changement. A propos de sa fameuse créance de 260 millions, l’homme se dit surpris qu’Azalaï-Express ait eu vent de ce dossier. Il tente ainsi de convaincre votre serviteur, comme quoi sa créance est fondée et qu’il disposerait de pièces justificatives. Sarr donne un rendez-vous le lendemain matin pour présenter ses preuves. Le jour-j, il est resté injoignable. Il a tout de même rappelé pour présenter ses excuses de n’avoir pas pu honorer le rendez-vous et avait promis de faire un retour dès que possible. M. Sarr revient plus tard au téléphone. Selon lui, il ne voit pas le lien entre sa créance et sa candidature. Il explique qu’il ne souhaite pas que cette affaire se retrouve dans la presse, car il serait en négociation avec la Ccim pour éponger cette créance.
Pour sûr, les sources proches de la Ccim rapportent que sa démarche vise juste à vouloir se présenter pour que le camp du consensus entre en négociation avec lui. Ainsi, il pourra tordre la main à Youssouf Bathily et empocher indument 260 millions. Sinon, ces sources affirment que sa candidature ne repose sur rien, car sur les 194 délégués, Sarr ne pourra pas mobiliser cinq personnes.
Aussi, apprend-on qu’il a été élu avec des documents de Kayes. Ce qui laisse présager son poids réel face au gotha du consensus.
A suivre.
Harber MAIGA