Le ministre Moulaye Ahmed Boubacar Haïdara a séjourné du 8 au 9 juillet 2019 dans la zone Office du Niger pour le lancement de la campagne agricole 2019-2020 de l’Office du Niger à M’Bèwani au bord du Distributeur du Canal de Macina. Il était accompagné du secrétaire d’État chargé des Aménagements et l’Equipement rural, Adama Sangaré et d’une forte délégation composée du PDG de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, du président de l’APCAM, Bakary Togola, du Chef de cabinet du Président de la République, Boubacar Touré, des élus, des autorités administratives de Ségou et de M’Bèwani.
Le maire de Poko, Chiaka Coulibaly, dans son mot de bienvenue, a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre les aménagements et de doter les paysans en équipements.
Le PDG de l’Office du Niger a évoqué la campagne précédente qui s’est déroulée dans des conditions satisfaisantes en termes de fourniture d’eau aux producteurs. Selon lui, en dépit des difficultés liées à l’insécurité, la faible disponibilité de l’eau en période d’étiage, le retard accusé dans le ravitaillement des exploitants en engrais subventionnés, le sous-équipement, l’insuffisance de la main d’œuvre et l’envahissement de certains réseaux par des végétaux flottants, le bilan de la campagne écoulée fait ressortir des résultats encourageants. 819.897 tonnes de riz paddy ont été produites en 2018 contre 751910 en 2017, soit une augmentation de 9,04% ; en produits maraîchers, 360.440 tonnes ont été produites. L’échalote, la spéculation dominante très prometteuse, représente 83,65% de cette production, soit 301.500 tonnes ; en diversification de cultures, 25.000 tonnes ont été produites (le maïs représente 35% de cette production, soit 8.852 tonnes.
Pour les autres activités génératrices de revenus, il a été réalisé en embouche bovine 3.627 têtes, en embouche ovine 9.310 têtes ; en aviculture : 2.230 coqs améliorés ; en pisciculture : 157 tonnes de poissons récoltés dans 26 cages flottantes et en apiculture : 228 litres de miel produits dans 29 ruches améliorées. En ce qui concerne le reboisement, 79.270 pieds d’arbres ont été plantés sur 122 ha.
La réussite de la campagne dépend de la mise à disposition des exploitants, à temps opportun, des intrants…
S’agissant de la campagne 2019-2020, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly rappelle qu’elle démarre dans un contexte marqué par la signature du Contrat-Plan 2019/2023 entre l’Etat, l’Office du Niger et les exploitants agricoles. Le respect, dit-il, des engagements pris par les parties signataires de ce contrat-plan quinquennal va permettre de renforcer la contribution de l’Office du Niger à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté par une croissance économique accrue.
Ainsi, les objectifs de production de la campagne agricole issus du contrat-plan sont fixés comme suit : 873774 tonnes de riz paddy ; 11.225 tonnes de maïs ; 321.990 tonnes de produits maraîchers et, enfin, 83.601 tonnes de produits de diversification. Cependant, précise le PDG de l’Office du Niger, ces objectifs ne pourront pas être atteints à cause de la réduction considérable de la quantité des engrais subventionnés. « La réussite de la campagne dépendra, dans une large mesure, de la mise à la disposition des exploitants à temps opportun, des intrants et équipements agricoles subventionnés et surtout du respect de la dose d’engrais recommandé à l’hectare », a prévenu Dr Mamadou M’Baré Coulibaly. Dans le domaine des autres activités génératrices de revenus, il est aussi attendu concernant l’embouche : 4.565 bovins et 3.202 ovins ; l’insémination artificielle sera pratiquée sur 1.340 vaches ; 632.600 litres de lait seront produits. L’aviculture moderne va concerner 2.200 pondeuses, 2.550 poulets de chair et la production de 594.000 œufs. La pisciculture prévoit une production de 1.747 tonnes de poissons. S’agissant de l’apiculture, il est prévu une installation de 86 ruches améliorées. 441 hectares seront aussi reboisés et 37 km de brise-vent réalisés.
Le patron de l’Office du Niger a profité pour adresser ses vives félicitations aux productrices, producteurs, organisations paysannes et agents de terrain qui se sont distingués durant la campagne précédente à la suite du traditionnel concours destinés aux meilleurs. Il a exprimé sa gratitude aux partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement dans le financement de nombreux projets/programmes.
La redevance eau payée à plus de 99%
Les producteurs ont au cours de la campagne précédente montré leur volonté de respecter les engagements entre eux et l’Office du Niger. Selon le PDG, la redevance eau a été payée à plus de 99%. Un engagement salué par le ministre de l’Agriculture. « Je voudrais féliciter les producteurs pour avoir payé plus de 99% de la redevance eau à l’Office du Niger. Le vrai problème aujourd’hui des paysans, c’est l’accès à l’eau. Nous sommes venus à Kolongo voir l’ouvrage Malibya qui va desservir 25.000 ha. Dans cette zone qui couvre trois systèmes avec à peu près 900.000 ha. Ces milliers d’hectares peuvent être desservis en eau seulement si seulement on élargissait le Canal de Macina qui fait 50m3/seconde alors qu’il faut aller à 150 m3/s. Il suffit de faire cela et mettre en place des garde-fous pour avoir la capacité d’irriguer les 900.000 ha », a-t-il laissé entendre.
Face au potentiel de terres aménagées et aménageables, le ministre a suggéré à l’Office du Niger de prendre des initiatives, notamment en la culture d’autres produits commerciaux que le riz. ‘’L’Office peut introduire la culture du blé, du maïs. Cela est possible et faisable …. Cela aidera à atteindre l’objectif de 11 millions de tonnes de céréales fixé lors du Conseil supérieur de l’agriculture’’.
Le ministre a félicité les cadres de l’Office du Niger pour les immenses efforts et les producteurs pour leur engagement à payer la redevance-eau. ‘’Notre tournée a été très utile. Nous avons pu toucher du doigt les vrais problèmes’’.
Le ministre a visité le chantier du Projet d’appui au développement rural de Soké1 « PADER-S1 ». A la date du 8 juillet 2019, le taux d’exécution des travaux de la tranche ferme est estimé à 96% pour un délai consommé de 99%.
A ajouter que des prix composés de motos, de motoculteurs, des batteuses, des décortiqueuses et des diplômes de reconnaissance ont été remis aux acteurs et autres coopératives qui se sont illustrés lors de la campagne écoulée.,
Daouda T Konaté … envoyé spécial à Ségou
Source: Le Challenger