Aujourd’hui, tous les indicateurs attestent que la campagne agricole 2017-2018 a été catastrophique. Niant l’évidence, le ministre de l’Agriculture fait croire au Président IBK que tout est rose.
La dégradation de la situation alimentaire au Mali est une évidence. Vouloir nier cela révèle de L’ineptie. Et c’est ce que semble faire le ministre de l’Agriculture, Dr Nango Dembélé. Ce dernier s’agrippe à la seule zone de l’Office du Niger pour affirmer que toutes les conditions sont réunies pour réaliser de bonnes récoltes. Comme si cette zone, qui n’est suffisamment mise en valeur, pouvait assurer l’autosuffisance alimentaire au Mali. Le ministre Dembélé doit expliquer la réalité du terrain au chef de l’Etat. Car, les indicateurs ne sont pas au vert comme il le veut le faite croire. Selon les résultats de l’analyse du Cadre harmonisé, pendant la période de soudure, c’est-à-dire en août-septembre 2017, le nombre de personnes en insécurité alimentaire a atteint 3,8 millions, contre 3, 5 millions durant la même période en 2016. En 2018, le pire est à craindre. Car on se rappelle la saisine d’une importante quantité d’engrais subventionnés dans le cercle de Kadiolo, en troisième région. Une situation qui aurait fait suite à la volatilisation d’autres quantités moins importantes dans cette localité et ailleurs au Mali.
En plus de cet état de fait, la mauvaise pluviométrie a négativement impacté sur les récoltes, des champs entiers ayant été dévastés. Une situation qui a été confirmée par le ministre commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahima Touré, lors de l’atelier du Cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations en insécurité alimentaire aigue.
Dans son intervention ce 13 novembre 2017, Oumar IbrahimTouré a déclaré : «Déjà, les informations recueillies qui nous sont parvenues font état d’une pluviométrie capricieuse avec des poches de sécheresse plus ou moins importantes et un arrêt précoce globalement; d’une crue faible ayant entrainé des problèmes d’irrigation ou d’inondation de rizières à submersion libre et contrôlée; d’une décrue précoce qui pourrait impacter négativement les cultures de submersion, l’inondation des mares et lacs, la production halieutique et autres». A l’en croire, ces faits vont certainement impacter les perspectives de récoltes à travers le pays. En effet, les nombreux semis tardifs dont les cycles n’ont pas pu être bouclés convenablement et les cas inondations par endroits engendreront des baisses de rendement des cultures, a souligné M. Touré.
«En plus, l’insécurité persiste et s’installe au Centre du pays dans des zones où les populations peinent à se relever des difficultés antérieures. Si toutes ces tendances et difficultés n’évoluent pas favorablement, les populations de certaines zones pourraient connaître des situations difficiles cette année», a précisé Oumar Ibrahima Touré. Car, poursuivra l’orateur, le Cadre harmonisé, basé sur la combinaison de plusieurs indicateurs, est devenu l’outil de référence de toutes les actions de sécurité alimentaire conjoncturelle au Mali. C’est pourquoi, Il a fondé beaucoup d’espoir sur les résultats des travaux du Cadre harmonisé, permettant au Gouvernement et à ses partenaires d’anticiper sur la gestion des questions de vulnérabilité alimentaire.
Sachant que ce désastre naturel ne saurait être imputé à un ministre, Nango Dembélé se doit de dire les choses telles qu’elles sont au Président de la République. Ce, afin que l’Etat mobilise des partenaires pour anticiper sur le danger alimentaire qui nous guète.
Madou COULOU
Source : La Preuve