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Camp I de Bamako : Mariko placé en garde à vue pour « injures grossières »

Leader du parti solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), l’ex-député de Kolondiéba, Dr. Oumar Mariko est placé en garde à vue au camp pour « injures grossières » à l’encontre du premier ministre Choguel Kokalla Maïga. En plus de lui, l’activiste Bouba Fané et l’animateur Aboubacar Camara de la radio Kayira, ont été tous interpellés hier lundi, 6 décembre 2021, à la gendarmerie du camp I de Bamako, pour « enregistrement illicite d’un appel téléphonique »

 

Le président du parti SADI, le Dr. Oumar Mariko a été entendu, ce lundi, à propos d’une de ses conversations privées. S’agissant de celle qui a eu lieu entre lui et un certain Aboubacar Camara, animateur de la radio Kayira. Dans un audio largement diffusé sur les réseaux sociaux, on entend clairement la voix du Dr Mariko s’entretenir avec l’animateur Camara. En réplique au vocal du Premier ministre à propos de l’AEEM, Oumar Mariko profère, via ledit audio, des injures grossières contre le PM. En échange téléphonique avec ledit animateur, l’ex-député de Kolondiéba propose à ce que son interlocuteur fasse une émission radiophonique sur les propos du PM. « Je voudrais qu’on organise une émission sur la radio Kayira pour expliquer aux Maliens ce que Choguel a dit au sujet de l’AEEM.Il y a de contre-vérités dans ses propos », a-t-il suggéré audit animateur, tout en ajoutant des injures que nous ne pouvons reprendre dans cet article. C’est suite à cela que le leader politique a été interpellé au camp I de Bamako, sur instruction du parquet du tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako. Ainsi, Oumar Mariko est interpellé pour « injure grossière » contre le PM. Maiga. Quant à l’animateur Aboubacar Camara, ce dernier a été interpellé pour « enregistrement illicite d’un appel téléphonique ». De son côté, l’activiste Bouba Fané a été interpellé pour diffusion dudit entretien téléphonique sur les différentes plateformes des réseaux sociaux. Toute porte à croire, dans cette affaire, que c’est Bouba Fané qui aurait permis la diffusion des insultes du Dr. Mariko sur les toiles. La question, c’est comment une telle conversation si nuisible à l’image de Mariko peut se retrouver sur les réseaux sociaux ? Le Dr. Mariko a-t-il fait exprès de la laisser échapper ? Ledit entretien téléphonique a été diffusé pour quelle fin ? En tout état de cause, le parquet de la commune IV s’est auto saisi du dossier avant d’ouvrir une enquête. Ce qui a permis l’interpellation des trois personnes. Ainsi, alors que Bouba Fané avait été interpellé, ce dimanche 5 décembre à son domicile sis aux 500 logements avant d’être emmené au camp I, Oumar Mariko et Aboubacar Camara ont été, quant à eux, interpellés hier lundi, 6 décembre 2021, à partir de 10h.

A écouter la conversation dont il est question, on se rend compte que beaucoup de confidences ont été faites à Oumar Mariko par Choguel Kokalla Maiga. Dans l’audio, l’actuel PM du Mali lève le voile sur certaines combines et différentes trahisons qui ont eu lieu quand Amadou Aya Sanogo, l’ex-n°1 de la junte de 2012, était au pouvoir pour la transition malienne. Qu’il s’agit des complots tracés par la France contre l’ex-président de la transition, passant par le jugement d’Amadou Aya concernant l’affaire des « bérets rouges » , voire les relations que l’intéressé a entretenues avec les hommes politiques, Choguel explique tout à Oumar Mariko. Dans ledit audio, Choguel déballe certaines confidences qu’il tenait à cœur au sujet de la lutte menée par les membres du M5-RFP.Aussi, le PM Maiga fait le récit, dans le même audio, des morts enregistrés sur le rang des membres de l’AEEM, en 1991, lors de la chute du régime de l’ex-président Moussa Traoré. D’une source concordante, nous avons appris que Choguel Kokalla Maiga n’a pas porté plainte contre Oumar Mariko et coauteurs pour qu’il y ait l’interpellation d’hier. Au moment où nous mettons cet article sous presse, les trois personnes étaient toujours à la disposition des gendarmes de camp I de Bamako. Vont-elles être finalement placées sous mandat de dépôt ou libérées ? On le saura très prochainement.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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