Dernière ligne droite avant les résultats de l’élection présidentielle camerounaise. Le conseil constitutionnel a 18 recours à examiner avant de se prononcer.
Il est 11h précises quand le conseil au complet fait son entrée dans la salle des audiences. Après les formalités liminaires, la première requête a être examinée est celle du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), récusant cinq membres du conseil.
Pour Maitre Libam I Edese Brice, spécialiste des questions de droit, cela se justifie. “Le conseil constitutionnel doit être impartial. Emmanuel Bonde est membre du bureau du RDPC et membre du comité central. Pareil pour Bascouda,il y a également Foumane Akam, qui à l’époque était chargé du conseil à la présidence de la république et qui lors d’un meeting a dit à haute voix qu’il fallait aller voter pour Paul Biya. Aujourd’hui on se pose des questions. Ceux qui sont membres du conseil constitutionnel sont comme des bourreaux. Parce qu’a un moment donné, ils appartiennent à un parti politique. Est ce qu’il pourront dire le droit? C’est là le problème.”
Premiers recours rejetés
Après d’âpres discussions, la pertinence des arguments du camp Kamto va obliger le conseil à suspendre l’audience pendant plus de 40 minutes. Dès la reprise, Clément Atangana, le président du conseil constitutionnel,rejette la requête, arguant que seul un membre du conseil ou l’autorité qui nomme ces membres peut les récuser.
La journée s’est poursuivie avec le rejet pur et simple des recours de Bertin Kisob et du révérend pasteur Aminou Cabane pour défaut de qualité devant le conseil, puisqu’ils n’ont pas participé à la dernière élection.
Des travaux toujours en cours
Selon Me Libam, “si ces hauts magistrats de cette auguste chambre veulent réellement écrire l’histoire du Cameroun et laisser une emprunte de leur nom, ils doivent dire le droit. Et pour cela, ils doivent accepter que ces recours sont recevables. Nous disons que sur le plan du droit, c’est déjà ça, mais sur la pratique, c’est peine perdue.”
Les audiences se poursuivent, et à l’issue des travaux, on saura si les recours de Cabral Libii, Maurice Kamto ou encore de Joshua Osih sur l’annulation partielle ou totale de l’élection présidentielle connaîtront un happy end.
Source: dw