La Direction de la prévention par les vaccinations (DPV) du ministère de la Santé a tenu ce mardi 19 novembre 2019 à Kombissiri, une rencontre de formation et d’information des femmes et hommes de médias sur la vaccination, notamment celle au cours de la 2e année de vie de l’enfant. Il a aussi été question de la campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole qui débutera vendredi 22 novembre 2019.
De toutes les interventions sanitaires, la vaccination est l’une des plus efficaces et des plus économiques. En effet, à en croire le directeur de la prévention par les vaccinations, Dr Issa Ouédraogo, pour un franc investi dans la vaccination, le pays économise 16 F CFA qui auraient pu être dépensés dans les soins de santé. Elle permet surtout de sauver par an plus de deux millions de vies. C’est pourquoi, de sept maladies ciblées à ses débuts en1980, le Programme élargi de vaccination du Burkina Faso vaccine à ce jour contre 13 maladies.
Il s’agit de la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, l’hépatite virale B, les infections à Haemophilus influenzae type b, les infections à pneumocoque, les infections à rotavirus, la rougeole, la rubéole, la fièvre jaune, la méningite à méningocoque A. Ces vaccins sont administrés aux enfants de 0 à 18 mois en six contacts vaccinaux avec des résultats satisfaisants.
En effet, depuis 2009, aucun cas de poliovirus sauvage n’a été notifié au Burkina Faso. Le pays a d’ailleurs été certifié libéré de la circulation du poliovirus depuis 2015, ainsi que du tétanos néonatal en 2012. La couverture vaccinale, elle, est supérieure à 80%.
C’est pour renforcer ces acquis, que le Burkina Faso, conformément aux recommandations de l’OMS, promeut la vaccination au cours de la deuxième année de vie. Une promotion portée d’ailleurs par le Président du Faso qui a été désigné par l’Alliance mondiale pour les vaccins (GAVI), champion mondial de la vaccination.
Les avantages de la vaccination au cours de la 2e année de vie
La vaccination au cours de la 2e année de vie de l’enfant est l’administration d’un ou de plusieurs vaccins à l’enfant âgé de 12 à 23 mois. Entre autres avantages, elle offre l’opportunité d’administrer des vaccins inscrits dans le calendrier vaccinal à la deuxième année de vie (deuxième dose du vaccin anti rougeoleux et le vaccin contre le méningocoque A) et permet le rattrapage des enfants qui ont échappé à la vaccination au cours de leur première année de vie. La vaccination au cours de la 2e année de vie permet également d’améliorer la protection contre les maladies évitables par la vaccination et fournit la possibilité d’intégrer la vaccination dans d’autres interventions sanitaires.
- Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par les vaccinations
Pourtant, malgré ses avantages, le taux de couverture de la vaccination au cours de la 2e année de vie stagne à 80%. Et ce parce que, les mères oublient le calendrier vaccinal ou ignorent que la vaccination continue après un an. Il y a aussi les difficultés d’accès à certaines populations et l’insuffisance de communication sur le calendrier vaccinal et la vaccination au cours de la deuxième année de vie. Conséquence, l’on assiste depuis trois ans à une recrudescence des cas de rougeole dans notre pays.
Campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole
De 83 cas confirmés en 2015, ce sont en 2018, 720 cas de rougeole confirmés qui ont été enregistrés par les services de santé. Une recrudescence de la rougeole au Burkina Faso qui s’explique en partie par le nombre d’enfants non vaccinés ou n’ayant pas reçu la deuxième dose de vaccin contre la rougeole. Afin donc de réduire la morbidité et la mortalité dues à la rougeole et à la rubéole et progresser ainsi vers l’élimination de ces maladies, une campagne de vaccination de tous les enfants âgés de 9 à 59 mois (05 ans) est prévue se tenir du 22 au 28 novembre 2019 sur toute l’étendue du territoire national. Ce sont plus de 3 millions d’enfants qui seront vaccinés au cours de cette campagne.
« La rougeole bien qu’ayant beaucoup reculé dans notre pays reste l’une des principales causes de décès chez les enfants de moins de cinq ans. Donc tout enfant non vacciné risque d’être atteint par cette maladie très grave qui tue. Et au cas où il survit, il peut rester avec des séquelles comme la surdité ou la cécité ou même de réduction de ses capacités cognitives. », explique Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par les vaccinations.
C’est pourquoi malgré la situation sécuritaire, le ministère de la Santé assure mettre tout en œuvre pour vacciner le maximum d’enfants en adaptant ses stratégies d’approche.
Et pour l’aider à porter l’information juste aux populations, notamment les plus reculées du pays et obtenir leur adhésion, la Direction de la prévention par les vaccinations dit compter sur les hommes et femmes de médias. D’où cet atelier de formation et d’information à leur endroit pour mieux les outiller.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net