La coopération douanière est en marche entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Les directeurs généraux des Douanes de ces trois pays étaient en conclave à Bamako.

Hier mercredi 24 mai 2023, ils ont signé deux documents importants pour faciliter le transit des marchandises dans le cadre de l’interconnexion du système.
Dans son discours d’ouverture, Abdoulaye Traoré, Secrétaire général du Ministère de l’économie et des finances s’est réjoui de la réalisation de cet important projet qui vise à faciliter les échanges, à sécuriser les produits, lutter contre la fraude douanière et à renforcer l’intégration sous-régionale. La signature de ces deux instruments, a-t-il fait savoir, permettra de concrétiser ce projet hautement intégrateur à hauteur des attentes des gouvernements et peuples de trois pays. « L’opérationnalisation du Sigmat (système interconnecté de gestion des marchandises en transit) est vivement attendue par nos populations, car elle contribuera considérablement à la sérénité des opérations de transit, à la promotion des échanges commerciaux et à la réduction de nombreuses pratiques anormales observées sur les différents corridors ». Au nom du ministre de l’économie et des finances, il a remercie le ministre des finances du Niger pour son esprit d’ouverture. Il a rassuré que toutes les dispositions seront prises pour le redéploiement de l’administration douanière tout au long de la frontière nigérienne. Abdoulaye Traoré a annoncé que le bureau des douanes des Labbézanga est déjà opérationnel.
A en croire l’inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des Douanes du Mali, ce jour consacre la signature du protocole d’accord relatif à l’interconnexion des systèmes informatiques des administrations douanières des trois pays et de l’instruction-cadre relative aux procédures en matière de transit. « Ces deux reformes sont une étape importante dans la concrétisation du projet Sigmat en créant le cadre juridique de sa mise en œuvre. » Le DG Konaté a remercié les partenaires techniques et financiers singulièrement la Banque mondiale. La réalisation d’un projet de telle dimension nécessite d’importantes ressources financières et matérielles sans lesquelles sa mise en œuvre est difficile, a-t-il reconnu.
Selon lui, les experts des administrations douanières du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont procédé à l’examen et à la validation des projets du protocole et d’instruction-cadre, faire l’état des lieux des connexions-réseau, de configuration et des difficultés. Aussi, a-t-il fait savoir, ils ont procédé à l’examen et l’adoption des propositions de composition des comités nationaux chargé du suivi de l’interconnexion et de la feuille de route des actions à mettre en œuvre pour l’effectivité de l’interconnexion. L’inspecteur général Amadou Konaté a félicité les experts pour les résultats de leurs travaux. Pour lui, les défis à relever par les administrations douanières sont énormes. « C’est dans le cadre de la coopération douanière que nous arriverons à obtenir des résultats satisfaisants ». Le gabelou en chef du Mali voit le Sigmat au delà de l’outil intégration comme une solution aux différentes préoccupations. Le DG Amadou Konaté a salué les efforts des plus hautes autorités des trois pays pour la tenue de cette rencontre.
Le Directeur général des douanes du Burkina Faso a remercié les douanes maliennes et le directeur général des douanes du Mali pour leur diatigiya. Selon lui, il importe de relever que le Sigmat participe à la mise en œuvre efficace d’une part du transit communautaire de la Cedeao et d’autre part les instruments pertinents de l’OMC et de l’OMD. « Il contribue à la gestion informatisée de transit à l’échelle communautaire et à la facilitation des échanges commerciaux transfrontaliers. Toute chose qui permet à nos pays de lutter contre les trafics illicites et d’éviter des déversements frauduleux ». Le chef de l’administration douanière du Faso a salué l’accompagnement des partenaires techniques et financiers notamment la Cedeao et la Banque mondiale. Selon lui, le système informatique du Faso est déjà en interconnexion avec la Côte d’ivoire, du Togo et du Niger. Cette initiative d’interconnexion du Burkina Faso, du Mali et du Niger est louable. « Nous sommes en action pour interconnecter notre système avec celui du Ghana », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « l’interconnexion avec le Mali va régler beaucoup de problèmes au Burkina Faso. »
Le Directeur général des douanes du Niger a remercié les autorités douanières du Mali pour l’organisation de cette rencontre mais aussi pour l’accueil chaleureux ainsi que l’attention particulière dont nous avons fait l’objet depuis notre arrivée à Bamako. « Cette attention particulière ne surprend guerre quant l’on sait que l’hospitalité est une valeur cardinale du vaillant peuple malien depuis la nuit du temps ». Les conclusions des travaux des experts, selon lui, permettront d’améliorer le système interconnecté de gestion des marchandises en transit entre les trois pays. « Nos pays enclavés sont ceux qui bénéficient le plus de transit mais paradoxalement souffrent des méfiants d’une opération de transit mal ficelée ». Ce qui fait perdre aux Etats des ressources pouvant permettre de financer les dépenses de souveraineté et les investissements. Le premier gabelou du Niger s’est réjoui des résultats obtenus lors de la rencontre entre les experts nigériens et maliens. Il a rassuré que les autorités douanières du Niger mettront toutes les diligences nécessaires afin de rendre effective la recommandation relative à l’arrêt en œuvre pour mettre fin à la perception des droits et taxes en transit en destination du Mali.
Le terrain est désormais balisé pour une coopération douanière efficace entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Source: Ali24