Alors que la force française Barkhane s’est retirée du Mali, le vide sécuritaire et la menace terroriste continuent de faire des morts. Partout, les armées nationales de la zone sahélienne semblent débordées. Pour le quotidien burkinabè “Wakat Séra”, le terrorisme se “métastase” et pourrait faire plier tous les États de la région.
Combien sont-ils, les morts de Seytenga ? Selon certains, 200. Des centaines, affirment d’autres. Une cinquantaine de cadavres retrouvés en plus des 11 gendarmes tués [ce 9 juin], avance le gouvernement. Saura-t-on un jour avec certitude combien d’habitants ont été assassinés dans cette tuerie d’une rare ignominie, dans cette nuit cauchemardesque du 11 au 12 juin ?
Des deuils nationaux qui se suivent
Ce n’est plus un secret, même si le gouvernement éprouve des difficultés à parler de ce drame pour lequel il évoque un bilan provisoire d’une cinquantaine de morts, que le carnage était sans commune mesure à Seytenga. Tout compte fait, un mort de plus est un mort de trop et ce ne sont pas les décrets instituant des deuils nationaux qui arrêteront les forces du mal dans leur entreprise funeste.
À l’instar de celui de soixante-douze heures qui vient d’être décrété par le gouvernement burkinabè et qui court de ce mardi [14 juin] au jeudi [16], les deuils nationaux semblent plutôt doper l’ardeur des terroristes, qui tirent une satisfaction morbide de la tristesse qu’ils provoquent. Il est plus que jamais temps d’arrêter d’alimenter le Livre Guinness des records des massacres terroristes dans le Sahel africain.
En effet, après Solhan et ses 160 morts dans la province du Yagha [4 et 5 juin 2021, dans une région située dans le nord-est du pays], Seytenga dans la province voisine du Séno, dernier théâtre des massacres qui portent la griffe de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) [organisation militaire et terrori