Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, à l’unanimité, du renouvellement du mandat de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) ce 29 juin 2020 pour un an supplémentaire. Ainsi, la mission est renouvelée jusqu’en juin 2021 avec le même nombre d’effectifs, et un budget en légère, avec 1,2 milliard de dollars, soit environ 700 milliards francs CFA (1,917 milliard francs FCFA par jour), la Minusma reste la troisième opération de paix la plus couteuse.
Ce renouvellement du mandat a aussi été l’occasion pour la communauté internationale de rappeler ses exigences concernant la protection des civils et le respect du droit international humanitaire, l’accès humanitaire, ainsi que le respect des droits de l’Homme et la lutte contre l’impunité.
La résolution a redéfini de nouveaux indicateurs de progrès sur l’Accord pour la paix et la réconciliation, pour la section désarmement, démobilisation, réinsertion et de réintégration, pour la réforme constitutionnelle et pour la mise en place de la zone développement du nord.
Ce vote, qui s’est réalisé dans un contexte où les diplomates sont plus cléments avec l’épidémie de Covid-19, est aussi un certificat de confiance.
Si à Bamako, des manifestations ont réclamé la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le Conseil de sécurité tient, lui, à souligner les progrès en matière de rétablissement de la souveraineté de l’État, exigé dans l’Accord pour la paix et la réconciliation (APR).
Ainsi, la mission est renouvelée jusqu’en juin 2021 avec le même nombre d’effectifs, et un budget en légère hausse : 1,2 milliard de dollars, faisant de la Minusma la troisième opération de paix la plus coûteuse au monde.
Elle fixera aussi pour la première fois des référentiels sur le Centre où la situation n’a cessé de se dégrader et où 580 personnes ont été tuées, depuis janvier 2020. Enfin, le texte clarifie encore plus le soutien de la Minusma à la force conjointe du G5 Sahel pour plus d’efficacité lors des missions sur le terrain.
Dans une vidéo, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé à l’unité pour appuyer les Maliens sur le chemin de la stabilité. Selon lui, face aux enjeux persistants auxquels est confronté le pays, la MINUSMA reste le meilleur outil dont dispose la communauté internationale pour appuyer les Maliens sur le chemin de la paix et de la sécurité.
« L’Accord pour la paix issu du processus d’Alger doit rester notre boussole, et c’est vers sa mise en œuvre pleine et entière que nous devons tendre », a-t-il insisté.
Tiébilé DRAME, ancien chef des Affaires étrangères et de la coopération internationale, a lui aussi salué cette décision.
« Je salue le consensus du Conseil de sécurité sur le Mali et la MINUSMA. Je rends hommage aux peuples et aux gouvernements qui soutiennent le Mali en ces moments difficiles. Je m’incline devant la mémoire des soldats internationaux et celle de nos FAMAS tombés pour notre liberté », a-t-il posté sur sa page twitter.
Notons que le (7ème) renouvellement du mandat de la MINUSMA intervient dans un contexte de tensions socio-politique au Mali et la recrudescence des attaques terroristes au nord et au centre.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est une opération de maintien de la paix des Nations unies au Mali. Créée en avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations unies, la MINUSMA prend le relais de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) à partir du 1er juillet 2013. Elle a vu son mandat successivement renouvelé en 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN