La dernière région dans laquelle Edith Blais et son compagnon de voyage italien ont été aperçus, Bobo-Dioulasso, est réputée pour sa précarité, selon une journaliste du quotidien Le Monde.
«Bobo-Dioulasso est déconseillée [aux voyageurs], sauf pour raisons impératives», a expliqué la journaliste Sophie Douce en entrevue à TVA Nouvelles mardi.
Cette ville, qui est considérée comme la capitale économique du Burkina Faso et la deuxième en population derrière la capitale de Ouagadougou, se trouve dans le sud-ouest du pays, près de la frontière avec le Mali.
«Il y a régulièrement des incursions des groupes armés, poursuit la journaliste. D’ailleurs, quand on regarde la carte sécuritaire du pays, toute la bande frontalière est en rouge et formellement déconseillée aux voyageurs. […] Il a y a des risques d’enlèvement, mais aussi de banditisme.»
D’après ce qui a été dit jusqu’à maintenant, Edith Blais et Luca Tacchetto devaient se rendre dans la capitale, Ouagadougou, à partir de Bobo-Dioulasso — où ils se sont arrêtés pour visiter un ami français à la mi-décembre – pour ensuite se diriger vers le Togo où ils devaient participer à la reconstruction d’un village.
Le Burkina Faso en parle
Même si la disparition des deux voyageurs n’est pas le sujet d’actualité principal au Burkina Faso, la nouvelle circule, particulièrement chez les expatriés installés dans le pays.
«On commence à en parler, mais moins que chez vous forcément, mentionne Mme Douce. Ici, la presse burkinabé se concentre surtout sur un conflit intercommunautaire qui a eu lieu il y a une semaine dans le centre-nord et qui a fait 46 morts. On parle aussi du président burkinabé qui a déclaré l’état d’urgence dans le pays.»
Le Burkina Faso est confronté depuis trois ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin.
Pas de nouvelles informations
La journaliste se montre très prudente quant aux hypothèses pouvant expliquer la disparition d’Edith Blais et de son compagnon. Comme le duo se trouvait dans une région hautement à risque, plusieurs causes sont possibles, croit-elle.
«Il faut rester prudent, on a très peu d’informations, indique-t-elle. […] La thèse de l’enlèvement, c’est évidemment possible, mais il y a aussi la thèse du banditisme, je pense qu’il ne faut pas aller trop vite.»
Dimanche, une nouvelle hypothèse a été avancée par le journal italien «Corriere Della Sera» selon laquelle le couple pourrait s’être fait enlever par des djihadistes après être allé visiter un site touristique important de la région des Cascades, dans le sud-ouest du pays africain après avoir quitté la ville de Bobo-Dioulasso.
Les proches d’Edith Blais sont sans nouvelle d’elle depuis le 15 décembre dernier. L’ambassade du Canada au Burkina Faso prend le dossier de la disparition de la Sherbrookoise Édith Blais «au sérieux».
Source: tvanouvelles