Dans un communiqué en date du 28 août dernier, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a accusé les Forces Armées Maliennes d’avoir bombardés ses positions. Cela depuis le début de la rétrocession des emprises de la MINUSMA dans certaines localités du Nord du Mali. Aussi, la Coordination signataire de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dénonce une violation du cessez-le-feu du 23 mai 2014.
Les tensions s’intensifient entre les autorités de la transition et la Coordination des Mouvements de l’Azawad. Lundi dernier, la Coordination signataire de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger a accusé l’armée malienne d’avoir effectué de nouvelles frappes aériennes sur ses positions. Dans ce communiqué, traitant les FAMa et ses partenaires de terroristes, la CMA a déclaré que depuis « la fameuse opération de récupération forcée de l’ex-emprise de la MINUSMA de la localité de Ber, dans la Région de Tombouctou, à priori considérée comme opération test des capacités des terroristes FAMa-WAGNER selon les termes du Premier Ministre de la junte au pouvoir à Bamako, les exactions de toutes sortes ont jalonné son parcours ».
Aussi, indique-t-elle, que ces « exactions » sont devenues le lot quotidien des populations rencontrées et/ou restées sur place malgré les assurances d’apaisement des autorités régionales. « Ainsi, sans aucune considération particulière, tous les habitants du secteur sont automatiquement assimilés à des terroristes et sont manu-militari fouillés, embarqués, voire sommairement exécutés sans aucune forme de procès », peut-on lire dans le communiqué.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad annonce aussi que c’est dans cette situation délétère que plus de 17 personnes civiles ont été arrêtées à Ber dès le lendemain de l’installation de l’armée, puis torturées et certaines « disparues ou exécutées ».
En outre, l’ex-rébellion s’est donné la paternité du Cercle de Ber dans la région de Tombouctou. Cela, depuis la signature du cessez-le-feu du 23 mai 2014. « Jamais dérogation aux règles de ce cessez le feu et des autres arrangements sécuritaires consensuels n’avait été constatée durant 8 ans. Il est inexplicable que la fameuse mission fasse fi non seulement de la présence des forces, des militants et sympathisants de la CMA, mais en plus, considère par défaut tout élément même non armé comme terroriste », souligne la CMA.
Par ailleurs, la CMA accuse les FAMa de procéder à des arrestations, des brimades, des pillages des épiceries et d’objets usuels obsolètes, des exactions et exécutions sommaires ainsi que de la désinformation qui selon elle, sont devenus son mode opératoire. « Aujourd’hui encore 28 Août, deux avions des FAMa ont largué des bombes sur le village d’Anefis pour terroriser les habitants et sur une position de la CMA sans faire de victimes », signifie la CMA.
De surcroît, la CMA dit connaitre par expérience les méthodes expéditives des FAMa et leur partenaire qu’elle traite de « terroristes » tout en ajoutant avoir tiré la sonnette d’alarme, qui est restée sans effets, selon elle, auprès de la Communauté Internationale. « Après maintes analyses et au vu de ce qui précède, la CMA considère que « la junte de Bamako » a définitivement et délibérément opté pour une escalade vers des hostilités ouvertes aux conséquences obligatoirement désastreuses », rapporte la CMA dans son communiqué.
Ainsi, la Coordination dit prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, qu’elle a été conciliante, consensuelle et patiente durant 8 longues années de tergiversations multiformes pour engager en vain la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation conformément à ses engagements.
Notons que malgré ces tensions qui durcissent au jour le jour entre l’ex-rébellion et les autorités, un membre influent de la Coordination des Mouvements de l’Azawad demeure dans le gouvernement de transition.
Ibrahim Djitteye
Source : LE PAYS