Actuellement 5100 soldats de Barkhane sont présents au Sahel. Si on sait que cette force est appelée a se retirer du Mali, on ne sait pas encore comment et quand. Un millier d’hommes vont se fondre dans une opération militaire plus hétérogène pour permettre une « internationalisation du combat », selon le souhait du Président français. Pour le moment, les imprécisions demeurent sur les détails de cette « internationalisation » de la guerre contre le terrorisme. Aussi certains lient cette décision à la montée du sentiment anti-français au Mali et dans le Sahel. Clairement, la situation politique au Mali, avec deux coup d’Etat en neuf mois ont certainement pesé dans cette décision de Macron.
Toutefois, la décision ne concerne pas que le Mali, mais le Sahel. La France a plusieurs bases militaires installées dans cette région, notamment dans la zone dite des trois frontières (Mali, Burkina Faso et le Niger).
Un souhait de la majorité des français ?
A un an de la présidentielle, le retrait de Barkhane aura des influences sur la course à la présidentielle de 2022. En effet, le 13 Janvier 2021, votre quotidien digital : Bamakonews.net, a cité un sondage de l’Ifop (un institut français de sondage) qui a conclu que : « 51% de français n’étaient plus favorables au maintien de l’opération Barkhane». Bien avant cela, en 2013, 73% des opinions françaises n’étaient pas favorables au maintien des troupes françaises dans le Sahel. Emmanuel Macron a-t-il écouté les français à un an de l’élection présidentielle ?
Un « Coming Home » sans gloire qui pourrait déjouer les statistiques
Si on peut soutenir que des français soutiennent le retrait, cependant, Macron à un an de l’élection présidentielle, fait face au jugement de ses compatriotes sur son bilan du quinquennat. Ce retrait est analysé par plusieurs observateurs comme un « échec » politique de la France au Sahel, manifesté par le président actuel, bien que l’engagement des forces soit une décision de son prédécesseur.
Pour le moment, le Sahel retient son souffle avant l’arrivée de la mission hétérogène promise. En attendant, les menaces politiques, et sécuritaires de cette mesure ne tarderont pas à se manifester si toutefois, la nouvelle configuration annoncée par Emmanuel Macron ne répondait pas aux réalités et exigences du terrain, afin de préserver les acquis déjà fragiles dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Ousmane Tangara
Source: BamakoNews