Réduire de 500f le prix du kilogramme de la viande soit respectivement à 2.300FCFA le Kg la viande avec os et 2.800FCFA, celui sans os, était l’objectif du protocole d’accord signé entre le ministre en charge de l’Industrie et du Commerce, Mohamoud Ould Mohamed et le président de la Fédération des syndicats des bouchers, Hamsoulaye Diallo, le mardi 6 juillet dernier.
Si cette baisse est effective dans beaucoup de marchés de la rive droite que nous avons sillonné ce lundi 12 juillet 2021, il faut noter, par contre, que ce produit de grande consommation était rare, voire inexistant.
Déjà à 10 heures 30 minutes, il n’y avait plus de viande au marché de Daoudabougou. C’est pourquoi ce ne sont que les premiers clients qui ont pu se servir très vite ce jour. Selon des marchands, c’est seulement trois bouchers qui ont abattu des bœufs alors que cette quantité ne peut nullement servir le marché de Daoudabougou qui a besoin de plusieurs têtes de vache.
Lassine Youssouf Cissé fait partie de ceux qui ont pu abattre un bœuf. Son numéro d’abattage est le 33, au niveau de l’abattoir AFS (Sabalibougou).
Mais malgré qu’il a déjà tout vendu avant 11 heures, Lassine Youssouf Cissé se plaignait d’une grande perte. « Mon souhait, ce n’est pas de faire un bénéfice, mais plutôt d’avoir ce que j’ai investi » a-t-il lamentablement laissé entendre. « J’ai payé mon bœuf à 175 000f et ça a 65 Kg total. Faites le calcul vous-même, sur la base de 2100f, prix auquel on cède à nos apprentis revendeurs. Cela fait déjà 136 500f. Vous voyez ?» a-t-il indiqué.
Selon lui, le gouvernement devait plutôt négocier le prix de la vache au près des éleveurs et les marchands de bétails, au lieu de chercher à subventionner du côté des bouchers. « Si le bétail est moins cher sur le marché, la viande le sera évidemment. Mais chercher à compléter l’argent des bouchers par une quelconque subvention inciterait sans nul doute les marchands de bétails à mettre le prix qu’ils veulent sur leurs marchandises » a-t-il indiqué.
Lassine Youssouf Cissé a souligné que même sans cette initiative du gouvernement, la viande allait baisser naturellement après la fête de Tabaski. Mais selon lui, cette subvention va plutôt pousser les marchands de bétails à maintenir leur prix en espérant que le gouvernement va soutenir les bouchers.
Sur le marché de Kalaban Cora, à quelques kilomètres de Daoudabougou, Bakary Coulibaly vendait lui, le Kg de viande os à 2800 FCFA, avec os. Mais ce dernier a précisé que son stock était le reste de la viande de veille qu’il pas pu tout vendre. Malgré le prix, il ne restait pas plus de 2 kilogrammes au moment de notre arrivée vers 11 heures.
A ses côtés, il y avait également d’autres camarades bouchers qui profitaient de la journée sans travail pour causer. Ces derniers n’avaient pas travaillé parce qu’ils n’ont pas trouvé de la viande a-t-il expliqué. « Ceux qui leur ravitaillent en viande n’ont pas tous abattu à cause de la décision du gouvernement de ramener le prix de la viande à 2300 f le Kg » a-t-il indiqué en ajoutant qu’il n’y a pas de la viande dans le marché.
Ceux-ci se sont également plaints du prix du bétail qui est « cher ». A leurs dires, le gouvernement doit s’arranger pour que les bouchers aient le batail moins cher au lieu de donner l’argent aux bouchers. Car cette question de subvention ne semble pas rassurer les bouchers malgré qu’ils soient en train de se faire enregistrer sur la liste de l’opération viande.
Car selon ces derniers, la dernière fois que le gouvernement s’est engagé à prendre en charge les 200 f qui étaient sur le prix de la viande à l’époque, beaucoup de bouchers sont restés sans jamais avoir cet argent. C’est pourquoi d’ailleurs selon eux, beaucoup bouchers hésitent à prendre ce risque une nouvelle fois.
A noter que pour celle première journée, certains bouchers dont Lassine Youssouf Cissé de Daoudabougou ont reçu 45000f après leur vente. Cette mesure entre dans le cadre de la volonté du gouvernement à faire face à l’augmentation figurante des prix de certains produits de forte consommation, à savoir : l’huile, la viande, le lait, la farine, le sucre, le gaz, le riz, le pain, l’aliment bétail etc.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali