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Autorisation d’exploitation et d’exportation du bois par le PM et le ministre de l’Environnement: Qui retient les permis des quatre sociétés exploitantes ?

L’interdiction de l’exploitation et l’exportation du bois d’œuvre ou bois de sciage au Mali suspendu il y a plus d’un an, a été levée par décision n°0017/MEADD-SG du 31 mars 2021 de la ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Bernadette Keïta. Malheureusement, cette levée de suspension, au lieu de profiter à tous les exploitants ayant l’autorisation et reconnus par l’État, seule une société exploite et exporte allègrement le bois sous la bénédiction de certaines autorités. Une injustice que quatre exploitants sur les cinq exerçant dans ce domaine ont dénoncée lors d’un point de presse.   

Au Mali, l’exploitation et l’exportation du bois d’œuvre ou bois de sciage avaient été suspendus en mai 2020 par l’ancien ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Housseini Amion Guindo, face à la coupe abusive des arbres et l’impact sur l’environnement au Mali. Par décision n°0017/MEADD-SG du 31 mars 2021, la ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Bernadette Keïta, avait levé la suspension de l’exploitation du bois d’œuvre ou bois de sciage au Mali.

Plus tard, l’actuel Premier ministre, Choguel Kokala Maïga, le 13 août 2021 suite à la décision prise de lever la suspension à compter du 1er février 2021 et aux échanges autour de la délivrance de permis d’exploitation du bois, avait instruit à son ministre de mettre la décision à exécution. “L’exploitation et l’exportation du bois d’œuvre ont fait l’objet d’une suspension temporaire, levée dans le courant du mois de février 2021. Malgré cette mesure, les opérateurs du secteur n’avaient pas été autorisés à reprendre leurs activités. Cette situation a fait l’objet d’une réunion à l’issue de laquelle deux décisions ont été prises : 1- autoriser l’exportation des stocks de bois déjà coupés ; 2- autoriser la reprise des activités avec le renouvellement des permis cités. Vous m’obligerez par les dispositions que vous ferez prendre, chacun en ce qui le concerne, par vos services techniques compétents pour l’exécution de deux décisions’’, stipule la lettre du Premier ministre du 13 août 2021.

Le ministre de l’Environnement, Modibo Koné, lui, à son tour et sur ordre du Premier ministre Choguel, a également le 30 septembre dernier ordonné l’autorisation d’exportation des stocks de bois déjà coupés et autorisé la reprise des activités avec le renouvellement des activités des permis cités. Quatre sociétés étaient concernées par cette mesure sur les cinq qui avait fait la demande. Il s’agit de la société de transformation de bois “Albarka MALI-SARL’’ pour une quantité de 10 000 M3, la société “Boiserie Farota’’ pour une quantité de 8000 M3, la société de gestion du Massif Forestier “BAI-SARL’’ pour une quantité de 2040 M3 et la société “Africaine du Bois-SA pour une quantité de 3200 M3.

Malgré tous ces ordres hiérarchiques, aucun permis n’a été donné à aucune de ces quatre sociétés citées alors que, pendant ce temps, la cinquième qui est la Société de Gestion Forestière Abdoulaye Halidou Cissé (SGF-AHC), membre du collectif des promoteurs d’industries du Bois d’œuvre (CPIB) au Mali, est la seule à avoir le monopole d’exploiter et d’exporter le bois au Mali sous la bénédiction de certaines autorités complices de ce fait pendant que des milliers de conteneurs des quatre autres sociétés sont stationnés, coûtant à celle-ci 60 000 FCFA le jour par conteneur. Quel scandale !

En plus de ces dépenses, les quatre sociétés disposent chacune de plus de 11OO employés qui chôment actuellement et souffrent avec leurs familles. Aujourd’hui, c’est plus de 4500 employés qui menacent de battre le pavé si la solution n’est pas trouvée afin de rétablir ces sociétés dans leurs droits.

Le 3 novembre dernier, les quatre sociétés ont adressé une note au président de la transition, colonel Assimi Goïta, pour solliciter son implication dans cette affaire. A-t-il eu écho de cette situation ? Aucune réaction, selon les sociétés victimes. Le Mali-Kura ne peut se construire dans l’abus et le sabotage des décisions des autorités du pays.

Bourama Keïta

Source:  LE COMBAT

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