Ces trois dernières années, le Centre du Mali (Mopti et Ségou) est devenu l’épicentre des violences avec ou des attaques terroristes contre des camps militaires. Dans le même temps, les violences se sont multipliées dans la région de Ségou. Assassinats ciblés, exécutions sommaires, attaques terroristes… En clair, la région de Ségou se trouve actuellement dans le collimateur des djihadistes.
En effet, depuis quelques temps, les attaques contre les positions de l’armée se multiplent dans la région de Ségou. En espace d’une semaine, deux attaques particulièrement violentes ont visé l’armée. Il s’agit de l’attaque d’un check-point à Sarkala et de l’attaque du poste de Sokolo.
Le check point des Forces armées maliennes (FAMa), appelé « Point A », dans le village de Sarkala, à une dizaine de km de Markala, Cercle de Ségou a été attaqué dans la nuit du mercredi à jeudi dernier. Des individus non identifiés se sont attaqués, entre 02h et 03h du matin, à cette position stratégique, dans le dernier village avant d’arriver au pont de Markala, en venant de Niono. « Des hommes, lourdement armés, ont commencé à tirer sur tout ce qu’ils voyaient. En surnombre face aux militaires, ceux-ci se sont repliés », a précisé une source.
Les assaillants ont pris le contrôle du poste et sont repartis avec du matériel trouvé sur place dont un véhicule. Après ce forfait, ils se sont rendus au poste de contrôle de la gendarmerie, toujours dans la même zone du « Point A ». Là aussi, ils sont repartis avec les motos du personnel. « Il n’y a eu que des dégâts matériels. Pas de perte en vie humaine », souligne une source. D’autres sources, sur place, indiquent que l’attaque a été perpétrée par une centaine d’hommes armés non identifiés circulant à motos. Les mêmes témoins indiquent, également, que les colonnes d’individus armés se sont dirigées vers M’bewani, dans la Commune de Seribala. En janvier 2018, ce même poste, tenu par la gendarmerie, a été attaqué et incendié par des individus armés non identifiés.
Si les mesures adéquates ne sont pas prises face à cette montée des djihadistes, c’est la toute la région de Ségou qui de bascule insécurité totale comme la région de Mopti.
Le 26 janvier 2020, il était 5H, plusieurs dizaines d’hommes, lourdement armés, à bord des motos et pick-ups, ont lancé l’assaut sur le camp. Le bilan est très lourd du côté de la gendarmerie : une vingtaine de morts et de nombreux blessés. Aujourd’hui encore les populations de Sokolo sont encore sous le choc. Acte de défiance ou provocation ? Les assaillants sont revenus encore occuper le camp (détruit) le lendemain de l’attaque avant de se retirer…
Mohamed Sylla
Source: L’Aube