La base de Gao a été ciblée par des mortiers de 120 mm. Ce que l’on sait de cette attaque meurtrière
Un soldat français de l’opération militaire Barkhane est mort ce samedi 22 janvier et 9 autres soldats ont été légèrement blessés lors d’une attaque contre la base française de Gao (Mali). La dernière attaque à Gao remonte au 6 décembre dernier, lorsque des roquettes ont été tirées contre le camp voisin des Forces armées maliennes (FAMa).
Le camp français de Gao -plateforme opérationnelle désert (PFOD)- au Mali a été la cible de groupes armés terroristes qui ont tiré des obus de mortiers de 120 mm, ce samedi 22 janvier, vers 16 heures (heure locale – 17 heures en France). Une dizaine de tirs a été recensée par l’armée française. “Les tirs ont été localisés à environ 6 km à l’est de la base” , explique à la Provence une source militaire française.
Des terroristes neutralisés
Grièvement blessé, le brigadier Martin, issu du 54ème régiment d’artillerie (54e RAM), basé à Hyères (Var) est rapidement décédé des suites de ses blessures “alors qu’il était opéré d’urgence à l’antenne médicale du camp”, précise le ministère des Armées. Le pronostic vital des autres blessés n’est pas engagé et les neuf militaires blessés ne seront pas évacués vers la France, souligne le ministère. Plusieurs hélicoptères d’attaque ‘Tigre’ ont été engagés afin d’intercepter et neutraliser “les terroristes à l’origine des tirs”, explique l’état-major des Armées. Selon nos informations, plusieurs djihadistes présumés ont été tués. Aucune précision n’a été toutefois communiquée.
La ministre des Armées, Florence Parly, a présenté “ses condoléances à la famille et aux proches” du brigadier Martin. Le chef d’état-major des armées, le général d’armée Thierry Burkhard, a salué “la mémoire de ce militaire mort pour la France.” La mort du brigadier Martin survient alors que, mardi, quatre soldats français avaient été blessés au Burkina Faso lors de l’explosion d’un engin explosif improvisé (IED) au passage de leur véhicule. “La France reste déterminée à combattre le terrorisme qui sévit au Sahel et s’en prend aux populations civiles”, a souligné la ministre dans un communiqué.
60 militaires morts au Sahel
Depuis 2013, 60 soldats sont décédés (dont 53 Morts pour la France), 9 dans le cadre de l’opération Serval, un militaire dans le cadre de l’opération Épervier (au Tchad), et 43 dans le cadre de l’opération Barkhane.
L’opération Barkhane, lancée le 1er août 2014, vise à lutter contre les groupes terroristes installés dans la bande sahélo-saharienne, au Tchad, au Burkina Faso, au Niger et surtout au Mali, pays qui a connu deux coups d’état successif en moins d’un an. Le gouvernement de transition dominé par les militaires devrait organiser des élections afin de rendre le pouvoir aux civils. La force française qui s’est notamment réorganisée au nord du Mali s’articule autour des trois points d’appui permanents : Gao au Mali, Niamey au Niger et N’Djamena au Tchad. Près de 4800 militaires français sont actuellement déployés dans le cadre de l’opération Barkhane, ainsi que 7 avions de chasse, 20 hélicoptères et plus de 750 véhicules