Le document fournit les informations nécessaires à la définition des politiques et incite à un plus grand engagement politique en faveur de l’Education pour tous
Le ministère de l’Education nationale en partenariat avec l’Organisation des Nations-unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a lancé lundi le rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous (EPT 2013/2014). Le document est intitulé « Enseigner, apprendre : atteindre la qualité pour tous ». La cérémonie de lancement dirigée par Issiaka Sidibé, le président de l’Assemblée nationale, s’est déroulée dans la salle « Aoua Kéita » du parlement. C’était en présence de trois ministres – Mme Togola Jacqueline Nana (Education), Moustapha Dicko (Enseignement supérieur et Recherche scientifique), Mahamane Baby (Emploi et Formation professionnelle) -, des députés et de nombreux acteurs du monde scolaire et universitaire.
Le rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous évalue les progrès effectués dans le cadre des objectifs de l’EPT à l’échelle mondiale, mesure et identifie les avancées, les réformes politiques, les meilleures pratiques en cours dans tous les domaines touchant l’Education pour tous. Il fait aussi l’état des lieux de la politique de scolarisation universelle, souligne les problèmes émergeants et s’attache à promouvoir la coopération internationale en faveur de l’éducation. Le document vise à fournir les informations nécessaires à la définition des politiques et à inciter à un plus grand engagement politique en faveur de l’EPT. Il s’adresse principalement aux autorités politiques, aux enseignants, universitaires, organisations de la société civile, Ong, à la communauté internationale et à tous ceux qui sont engagés dans la promotion du droit à une éducation de qualité.
Elaboré sur une période de 12 à 18 mois, le rapport est traduit dans les langues officielles de l’ONU et d’autres langues, afin que ses analyses et conclusions soient largement diffusées.
Pour le maire de la Commune II, Youssouf Coulibaly, le rapport revêt une importance particulière pour la communauté éducative malienne et internationale. Depuis la déclaration universelle des droits de Jomtien (Thaïlande) en 1990, des avancées notables en matière d’éducation ont été enregistrées. Mais au fil des années, l’atteinte de cet objectif a été reporté en raison de turbulences intervenues dans le monde, en Afrique et au Mali. L’édile relevé qu’avec l’avènement de la décentralisation et le transfert des compétences aux collectivités, des progrès considérables ont été enregistrés dans la réalisation de l’éducation pour Tous.
Souhaitant que tous ces efforts soient soutenus pour que l’éducation puisse profiter aux enfants du monde entier, Youssouf Coulibaly a confirmé la détermination des autorités communales de garantir un égal accès de tous les enfants de notre pays à une éducation primaire universelle.
Le ministre de l’Education nationale a rappelé qu’en se réunissant en 1990 à Jomtien, la communauté internationale décidait de réaliser une éducation de qualité pour Tous en 2000. Elle s’est rendue compte, la même année, que cet objectif ne pourrait être atteint dans la plupart des pays dans le monde. C’est ainsi que l’année 2015 a été retenue comme horizon pour atteindre l’éducation pour Tous dans l’ensemble des pays.
Ce but se décline en 6 objectifs : l’éducation, la protection de la petite enfance (enfants vulnérables et défavorisés), l’enseignement primaire à l’horizon 2015, l’apprentissage tout au long de la vie, l’amélioration de 50% du niveau d’alphabétisation des adultes et des femmes d’ici 2015, de la qualité de l’éducation, l’élimination, la réduction des disparités ou inégalités de genre et de régions. Selon le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) dans notre pays en 2009, le taux d’alphabétisation était de 51,6% en milieu urbain et de 19,5% en milieu rural, a rappelé Mme Togola Jacqueline Nana. Le ministre de l’Education nationale a reconnu que la distance à parcourir reste longue et que la bataille pour l’atteinte de la scolarisation universelle est loin d’aboutir.
« Il nous faudrait pour sortir de l’ornière, mettre l’accent sur l’apprentissage tout au long de la vie, l’alphabétisation des adolescents et des adultes, la gestion efficiente du personnel enseignant. Cela afin de réaliser un maillage territorial permettant d’améliorer l’encadrement des élèves. Nous devons également insister sur la consolidation des acquis en matière de scolarisation au niveau fondamental à travers l’implication des communautés dans le financement et la gestion de l’école », a préconisé Mme Togola Jacqueline Nana.
Le président de l’Assemblée nationale a noté que le rapport mondial sur l’Education pour tous offrait à notre pays l’opportunité de mesurer le chemin parcouru en matière de réalisation de objectifs de l’éducation et donnait une idée juste des efforts à fournir pour atteindre cet objectif. Dès les premières heures de l’indépendance, a rappelé Issiaka Sidibé, notre pays optait pour un enseignement de masse et de qualité dans la perspective de la réalisation de l’éducation pour Tous. Par la suite, cette orientation de l’éducation a été maintenue à travers le Programme décennal de développement de l’éducation (1998-2008). Ce programme a pour objectifs de donner à chaque enfant une bonne éducation de base.
S. Y. WAGUE