Les mairies des communes 2 et 4 ont échu finalement aux mains de dames pour gérer les affaires municipales. Le dévolu des autorités est notamment tombé sur Aminata Dramane Traore pour la première commune et Assétou Sangaré pour la seconde.
Il ne tient pas d’une simple promotion du genre, puisqu’il est question avant tout de femmes d’envergure publique qui accèdent aux dites délégations spéciales finalement installées après un long suspense. En effet, aucune de deux personnalités n’est novice sur la scène publique. En Commune 2 où les membres du défunt conseil communal ont bénéficié d’une relaxe auprès de la justice, la Dame au foulard revient sous les projecteurs dans le continuum d’une certaine constance sur la scène publique depuis 2019. Du DNI au DIM en passant par les ANR, elle reste une figure reconnue en commune 2. Mais depuis le milieu des années 90, la promotrice des célèbrissimes restaurants du Djéné et San Toro se faisait déjà une notoriété auprès des populations de Missira et environs. S’y ajoute son séjour relativement long au gouvernement comme ministre du tourisme et de la culture de 1997 à 2000. Son leadership avait même laissé transparaître en son temps des ambitions présidentielles qu’elle abandonnera au profit d’un engagement pour la cause environnementales et altermondiales.
Faut-il rappeler par ailleurs que certains projets de la nouvelle patronne de la Commune 2 avaient été stoppés net sur fonds de divergences avec les conseils communaux qui se sont succédé. La délégation spéciale lui offre en définitive l’opportunité et les pleins pouvoirs pour changer un endroit qu’elle connaît par cœur en plus d’y habiter. Quoi qu’il en soit, la nouvelle cheffe de la Délégation spéciale n’a pas droit à l’erreur et devra maintenir sa dynamique quand bien même les contextes ont changé. Les observateurs ont hâte de la voir à l’œuvre sur des questions cruciales comme je dépotoir de transit au Stade Omnisports, le suivi correct des travaux de la route de Koulikoro et les occupations anarchiques aux abords de l’assemblée nationale et environ, etc. Autant de défis sur sa table au-delà des innovations pour changer voire faire avancer la commune 2.
Pour sa part, Assetou Sangare a la particularité d’être l’une des rares femmes à être présidente de parti. Actuellement aux commandes du PRD (Parti pour le Renouveau et le Développement) dont le siège est au cœur de Lafiabougou, elle faisait acte de candidature aux législatives de 2013 dans la même commune où elle semblait partir favorite et en 2020 avec le dynamique leader Mahamadou Doumbia (Mouvement Populaire pour le Changement). Des expériences infructueuses qui traduisaient somme toute l’envie de servir sa municipalité. En tout cas, la membre de la délégation spéciale est restée sur les actions à la base. Les associations féminines, les causeries quotidiennes dans les quartiers, les tontines, les activités sportives en Commune 4 occupaient son quotidien depuis près d’une décennie. Jadis sous l’obédience du parti Yelema, Assetou Sangaré fait partie des rares figures féminines à assurer le poste de secrétaire générale d’une formation politique. Son expérience de l’administration et la politique générale seront des atouts pour sa nouvelle mission.
Si son équipe est d’ores et déjà épargnée de la récurrente équation des ordures désormais maîtrisée par le conseil communal sortant, les défis restent nombreux. Le recouvrement de la TDRL, l’insécurité, les litiges fonciers et même l’assainissement sont des dossiers parmi tant d’autres qui jonchent la table de la délégation spéciale. La notoriété dont elle jouit auprès de la gent féminine ainsi que ses excellentes relations avec ses homologues des autres formations politiques devraient faciliter ses tâches. Bref, dans une commune assez prisée pour être un enjeu électoral majeur, Assetou Sangaré a l’opportunité de concrétiser ses ambitions pour sa circonscription.
Quoi qu’il en soit, Aminata Dramane Traoré et Assetou Sangaré ont en commun l’obligation de réussir. Au personnel de leur administration de leur faciliter la tâche, à elles d’avoir les approches appropriées pour ratisser au sein des populations de leurs bastions naturels respectifs.
I KEÏTA
Source : Le Témoin