Qu’est-ce qui se passe à Aguelhok pour qu’il ne reste plus ce vendredi 9 avril que des habitations vides, les populations, affolées par les répressions dont ils sont victimes, s’exilent comme ils le peuvent ?
Dans un communiqué publié ce vendredi 9 avril, les Mouvements de la Plate-forme du 14 juin 2014 d’Alger constatent avec regret que depuis l’attaque non encore revendiquée du 02 avril 2021 sur le camp de la MINUSMA d’Aguelhok et son macabre bilan, des menaces et des mises en demeure sont adressées par tous les moyens, particulièrement par le biais des réseaux sociaux aux populations d’Aguelhok pour déguerpir de leur village et leur territoire d’attache.
La Plate-forme désapprouve cette malencontreuse injonction et demande aux belligérants d’épargner les victimes innocentes et leurs biens. Elle exige le dédommagement pour tous les préjudices injustement subis par toutes les victimes innocentes.
La Plate-forme appelle à la mise sur pied d’une commission de crise composée d’élus, des leaders communautaires, des responsables des Mouvements signataires et la MINUSMA pour protéger et assister les populations qui ne sauraient être bannies sous aucun prétexte de chez elles.
Face à l’urgence de la situation, la Plate-forme invitent tous les acteurs à tout mettre en œuvre pour maintenir les populations sur leurs lieux de résidence qu’elles choisissent librement dans la Paix et la sécurité.
Qu’est-ce qui se passe à Aguelhok
Selon des sources locales relayées par certains activistes sur les réseaux sociaux, Un village malien vient d’être rayé de la carte ! à Aguel Hoc, il ne reste plus ce vendredi 9 avril que des habitations vides, les populations, affolées par les répressions dont ils sont victimes s’exilent comme ils le peuvent.
Jeudi, il ne restait que cinq familles dans le village selon plusieurs sources. C’est le sauve-qui-peut : destination Kidal ou encore l’Algerie.
Les populations civiles n’étant ni épargnées par les groupes radicaux, ni par les forces internationales ont décidé de quitter chez elles.
Des audios attribués aux groupes radicaux demandent clairement aux habitants de quitter auprès des camps de la Minusma.
De l’autre côté, à chaque fois qu’il y a attaque contre les tchadiens, ces derniers instaurent un climat de terreur dans le village.
Les habitants lassent d’être pris pour cibles, fatigués d’être le souffre-douleur et des radicaux et des tchadiens ont préféré trouver refuge ailleurs.
Aguel hoc se vide dans l’indifférence totale de la communauté nationale et internationale. Même les ministres issus de la région font mine de rien savoir!
Les habitants les plus pauvres, ceux qui n’ont pas les moyens d’aller loin, se réfugient dans les brousses aux alentours sans eau et sans nourriture ! Pris en tenailles, ils perdent tout !
Comment tout cela est arrivé ?
Vendredi dernier 2 avril, très tôt le matin vers 6h15 minutes, plus d’une centaine de terroristes à bord des motos et une vingtaine de pickups ont lancé l’assaut sur le camp du contingent tchadien de la Minusma à Aguelhok à l’aide des d’armes très lourdes et véhicules piégés.
Le capitaine du camp a fait tout pour que ce véhicule piégé ne rentre pas dans le camp. Les Tchadiens ont été informés d’avance de l’attaque de la JNIM (Jamma’at Nustra Al Islam Wal Muslimin) d’Iyad_Ag_Ghaly et attendaient les assaillants avec un dispositif plus adapté à ces genres de situation.
Ils (Tchadiens) ont d’abord faire divertir les assaillants qui pensaient avoir pris le dessus avant de les prendre en tenaille en ripostant avec des armes très lourdes (blindés, RPG7….).
Après 3h et demi combats acharnés d’une rare violence, les tchadiens ont pris le dessus.
Les terroristes n’ont pas eu d’autres choix que de se replier en laissant derrière eux plusieurs dizaines de morts ainsi que des matériels.
Bilan Provisoire : 43 terroristes ont été abattus dont Abdollah Ag Albaka l’ancien maire de la ville Tessalit et bras droit du chef terroriste Iyad qui commandait les assaillants, 11 pick-ups et leur armement ont été saisies.
Côté casques bleus : 04 sont tombés et 20 autres blessés.
Cette attaque avait une dimension politique à travers la communication interposée. En effet les assaillants ont déployé de gros moyens pour prendre Aguel’hok. Ceux qui ont attaqué le camp étaient des combattants aguerris. Ils voulaient lancer un message fort aux tchadiens qui sont désormais vus par les sahéliens notamment dans la zone des 3 frontières comme des libérateurs
Source : INFO-MATIN