Après l’aménagement de 445 km de pistes rurales dans sa phase I, 572 autres sont en cours au titre de la phase II du Projet d’amélioration de l’accessibilité rurale (PAAR) dans les Régions de Koulikoro et Sikasso. Faisant un total de 1.017 Km en 2 ans sur un objectif de 1.700 Km à réaliser en 5 ans
Le milieu rural qui constitue la zone de production agricole de notre pays, est très enclavé avec des pistes rurales qui sont très souvent impraticables en période d’hivernage.
Cette situation rend difficile l’écoulement de nos productions agricoles et l’accès des populations aux services sociaux de base.
Pour rendre nos pistes cyclables en toute saison, le gouvernement, avec l’appui de la Banque mondiale, a initié le Projet d’amélioration de l’accessibilité rurale (PAAR). D’une durée de 5 ans au cours desquels il aménagera un total de 1.700 Km de pistes rurales dans les Régions de Koulikoro et Sikasso, le PAAR se propose, à travers ces pistes, de faciliter l’accès aux marchés, aux services de santé, aux écoles et aux communes voisines.
La maîtrise d’ouvrage des travaux est assurée par les Conseils régionaux de Sikasso et de Koulikoro et l’Unité nationale de Coordination (UNC) assure la coordination de toutes les activités avec l’appui des services techniques spécialisés dans l’aménagement des pistes rurales et la sécurité routière.
Rappelons que la phase 1 du PAAR, déjà mise en œuvre, a permis l’aménagement de 445 km de pistes rurales dans les Régions de Koulikoro et Sikasso. Le désenclavement total des communes et villages bénéficiaires grâce aux travaux réalisés par le projet pendant sa phase 1 garantit la mobilité permanente en toute saison des populations riveraines qui sont satisfaites des infrastructures acquises. Selon le maire de Zanina, Mamadou Sogoba, dans le Cercle de Koutiala, l’aménagement de pistes a permis aux populations de joindre facilement le marché de M’Pessoba situé à 6 Km. « Les produits agricoles et maraîchers, développe-t-il, peuvent facilement être évacués pour le marché de M’Pessoba».
Il est également facile pour les élèves d’y rejoindre les écoles, et aux malades de la commune de se faire soigner au Centre de santé communautaire plus équipé de M’Pessoba.
Le second adjoint au maire de Karan, Diankinè Keita, se réjouit énormément du désenclavement de sa commune. Il a rappelé qu’avant l’intervention du PAAR, il était fastidieux de joindre Kangaba pendant l’hivernage. «Le cas des femmes en difficulté de couche était assez préoccupant. Grâce à l’aménagement de nos pistes par le PAAR, tout ceci n’est qu’un mauvais souvenir pour la Commune urbaine de karan», se réjouit-il.
Selon une note du PAAR, plus de 80% des ménages attestent que les ouvrages réalisés pendant la phase 1 sont de bonnes qualités. Ce chiffre atteint 97% à Kati et 100% à Kangaba. En outre, plus de 90% des ménages sont satisfaits des ouvrages réalisés par le projet.
S’agissant de la phase 2 du projet, son démarrage a été marqué dans les Communes de Dioila et Banamba, par l’introduction en mi-octobre dernier, des entreprises chargées des travaux d’aménagement des tronçons de pistes rurales.
Dans la Région de Koulikoro les pistes rurales à aménager par le projet pour cette phase sont de l’ordre de 307 km repartis entre deux cercles : Banamba et Koulikoro.
Pour le premier, il s’agit de la piste Nyamina-Ségala-Tamani-Toukoroba-Kiban, longue de 81 km, dont les travaux seront réalisés dans un délai de 7 mois. Pour le second, il s’agit de la piste Sirakorola-Toubacoura, longue de 25,85 km et Sirakorola-Tougouni-Nyamina, longue de 70,26 km.
La phase 2 concerne également le Cercle de Dioïla avec la piste Fana-Nangola-Sorokoro-Bèlèko–Mèna, longue de 112 km, et Béléco-Korodougou-fleuve Glo longue de 17,01 Km. La phase 2 qui s’étend dans la Région de Sikasso, porte sur 265 km repartis entre quatre cercles, dont Bougouni, Kadiolo, Kolondièba, et Yorosso.
ENGAGEMENT CITOYEN-Les collectivités territoriales qui répondent du projet au niveau local sont engagées à prendre toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement des travaux d’aménagement des pistes rurales et des autres activités du projet dans leur zone respective, confie un responsable du PAAR, ajoutant que le délai d’aménagement des pistes varie normalement de 6 à 7 mois.
Le développement local passe par le désenclavement et le PAAR ambitionne d’atteindre cet objectif avec l’aménagement des pistes rurales et la mise à disposition d’infrastructures de développement au bénéfice des populations riveraines. L’implication active des populations aux travaux d’aménagement des pistes rurales garantit sa réussite.
Pour faciliter cet engagement citoyen des populations à la mise en œuvre du projet, un comité de médiation a été mis en place au niveau de chaque commune partenaire du projet pour l’enregistrement et la gestion des plaintes et doléances pouvant survenir à la suite des travaux.
Le comité de médiation siège au niveau de chaque mairie partenaire et le maire en est le président.
Un point focal du projet est choisi par chaque commune partenaire.
Il est doté par le projet de téléphone Smartphone pour la réalisation des sondages auprès des populations communales qui permet le suivi communautaire des travaux par la communauté à travers la collecte, le traitement et la prise en compte de leur avis pour la bonne marche du projet.
Khalifa DIAKITé
Source: L’Essor- Mali